Feu sur Bruxelles ! Avec une première salve le 15 avril : l’ultimatum envoyé par 32 patrons de laboratoires pharmaceutiques, dont les PDG de Pfizer, AstraZeneca et… les Français Sanofi, Ipsen et Servier, à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Les signataires menacent de déserter l’Europe (qui représente 22,7 % des ventes mondiales de produits pharmaceutiques, contre 53,3 % en l’Amérique du Nord) pour les États-Unis. Du moins si l’UE n’accède pas à leurs demandes.
En cause, des prix des médicaments bien plus bas de ce côté-ci de l’Atlantique : « Dans plus des deux tiers des États membres, les contributions de l’industrie sont passées ces dernières années de 15 % à 22 % des dépenses publiques pharmaceutiques », dénonce ce courrier collectif. Sans oublier le sujet qui a mis le feu aux poudres : la mise en place d’une « écocontribution » que le secteur devra bientôt payer pour traiter les eaux usées des micropolluants médicamenteux. La menace des droits de douane américains a fait le reste. Si Bruxelles ne cède pas, ce sont 16,5 milliards d’euros d’investissement qui pourraient déserter le continent.