Alors que la Grèce vit un durcissement de sa politique sur de nombreux plans et un virage conservateur, un député d’extrême droite s’en est pris à des œuvres qui déformaient l’imagerie traditionnelle des icônes orthodoxes.
Des gravures jonchent le sol d’une salle de la Galerie nationale d’Athènes, la Pinacothèque. Brisées. Au milieu de la salle du musée, un bandeau bleu bloque l’accès à l’espace où elles étaient exposées. L’image rappelle un autre temps : celui où les nazis ont qualifié d’art dégénéré les avant-gardes artistiques, les considérant comme une menace à la « pureté » allemande.
Des œuvres ont été détruites, des livres brûlés. Mais cette image date du mardi 11 mars dernier. Un député du parti d’extrême droite Niki (« Victoire » en grec), Nikolaos Papadopoulos, a pénétré dans l’enceinte de la Pinacothèque. Aidé d’un complice, il a détaché du mur quatre œuvres du peintre-graveur grec Christoforos Katsadiotis puis les a jetées au sol. Directement inspirées des icônes orthodoxes, elles représentent des vierges déformées et un saint Christophe mi-saint, mi-animal. Une hérésie pour ce député d’extrême droite et ses affidés.