Dans « Bleus, blancs, rouges », Benjamin Dierstein fait s’entrecroiser une impressionnante galerie de personnages fictifs et de figures bien réelles, acteurs à divers titres de plusieurs affaires emblématiques des années Giscard – des années vues du côté obscur et rock’n’roll de la force. Grâce à un gros travail de documentation, il réussit le tour de force de les rendre tous crédibles et incarnés à l’extrême, dans une incroyable richesse et variété de situations.
Le gars serait breton. Pour sûr, né à Lannion. « Un punk de la plume », écrivions-nous au moment de chroniquer son précédent bouquin, la Cour des mirages, dernier volume d’une trilogie assez ébouriffante, auscultant, sous l’angle de la fiction, le système policier sarkozyste et ce qu’il en advint après la victoire de Hollande en mai 2012.
Premier opus d’une nouvelle trilogie, son tout neuf Bleus, blancs, rouges fait un bon 800 pages. En général, on tait ce genre d’info chiffrée qui assimile la littérature à des sacs de patates, seulement voilà, Benjamin Dierstein – c’est le nom du bonhomme – aime raconter au long, et jouir sans entraves, textuellement s’entend. On ne saurait l’en blâmer tant la matière dont il s’inspire ici – les années Giscard vues du côté obscur et rock’n’roll de la force – est d’une incroyable richesse et variété de situations.