L’assemblée générale des actionnaires de BNP Paribas devrait, ce 13 mai, consacrer à la tête de la banque le tandem, formé depuis déjà onze ans, par Jean Lemierre, président du conseil, et Jean-Laurent Bonnafé, directeur général. Une première résolution propose le renouvellement, pour une durée de trois ans, du mandat d’administrateur du directeur général.
Mais, surtout, trois autres résolutions proposent de repousser la limite d’âge du président du conseil (à 78 ans), du directeur général (à 68 ans, avec possibilité d’extension à 69 ans, contre 65 ans actuellement) et des directeurs généraux délégués (à 66 ans). Sur le papier, le duo pourrait ainsi rester aux manettes jusqu’en 2029, voire 2030. Du jamais vu à la banque de la rue d’Antin.
Jean-Laurent Bonnafé détient déjà le record de longévité parmi les banques françaises, depuis le départ de Philippe Brassac (Crédit Agricole) ou celui, il y a deux ans, de Frédéric Oudéa (Société Générale). Une situation qui pose la question de « l’après Bonnafé » à double titre. Tout d’abord, ce prolongement contrevient au principe de gouvernance de plus en plus établi au sein du CAC 40 qui limite le mandat d’un directeur général à une dizaine d’années. C’est d’ailleurs le reproche qui avait été fait à Frédéric Oudéa de n’avoir pas su passer la main plus tôt. Ensuite, il tranche singulièrement avec une tradition solidement établie au sein de BNP Paribas, celle d’une succession minutieusement préparée et balisée.