Faut-il inonder le secteur privé d’argent public pour combler ses faiblesses en attendant qu’il finisse par prendre le relais et voler de ses propres ailes ? C’était le pari à l’origine de la création de Bpifrance par l’État fin 2012. Face à la grogne des Pigeons, ces entrepreneurs et investisseurs qui s’estimaient étranglés par la fiscalité, Nicolas Sarkozy, puis François Hollande, ont mis en œuvre la fusion d’Oséo, de CDC Entreprises, du Fonds stratégique d’investissement et du FSI Régions.
Ainsi était née Bpifrance, une « superbanque » publique d’investissement aux poches profondes, véritable béquille pour les start-up comme pour les fonds de capital-risque. Sa mission : faire de la France une « start-up nation » pour ne pas rater la révolution numérique après avoir déjà raté le virage d’Internet au début des années 2000. Sa méthode : financer tout ce qui bouge, ou presque, en co-investissant avec le secteur privé. Et donc « faire levier », la présence de Bpifrance permettant aux acteurs privés de partager le risque avec la puissance publique, ce qui les incite à investir.