Le budget de la Ville de Paris pour 2025, le dernier de plein exercice pour l’actuelle mandature de la maire socialiste Anne Hidalgo, va être revu à la baisse pour tenir compte d’une « ponction inédite » de l’État.
Selon Paul Simondon, adjoint chargé des Finances de la Ville de Paris (qui cumule les compétences d’une commune et d’un département), la loi de finances, adoptée en février, va impacter le budget parisien à hauteur de 275 millions d’euros. Cette somme représente une « ponction » directe sur les recettes ou une diminution des rentrées attendues. L’élu parisien a vivement critiqué cette mesure, affirmant que « l’objectif du gouvernement n’est pas de faire faire des économies aux collectivités mais bien de les ponctionner pour diminuer le déficit de l’État. Une situation totalement inédite ».
Initialement, la contribution des collectivités au redressement des finances publiques était estimée à cinq milliards d’euros dans le budget 2025, avant d’être ramenée à 2,2 milliards. Cependant, les associations d’élus, elles, chiffrent la facture totale à plus de sept milliards d’euros. Paul Simondon a également relevé un changement de ton de la part du gouvernement de François Bayrou par rapport à la précédente mandature de Michel Barnier.
« Il nous explique qu’elles[les collectivités]ont fait des efforts, qu’elles ne sont plus responsables de la faillite… mais en nous annonçant des montants potentiellement pires », a-t-il commenté.
Des réserves stratégiques mobilisées
Pour compenser ces pertes de recettes, la Ville de Paris prévoit des économies sur les coûts administratifs et de fonctionnement. Paul Simondon a assuré que ces mesures seraient prises « sans toucher au cœur des services publics ni fragiliser les dispositifs de solidarité », citant en exemple les aides aux familles (tarifs des cantines, remboursement du passe Navigo pour les enfants, etc.).
Dans un geste rare, la première collectivité de France puisera dans ses « réserves stratégiques ». Elle récupérera notamment l’excédent de l’opération d’aménagement du quartier de Clichy-Batignolles, situé dans le nord-ouest de la capitale.
La municipalité a également pris la décision d’augmenter de 0,5 point le plafond des taxes sur les transactions immobilières, les droits de mutation à titre onéreux (DMTO). Cette mesure, justifiée par l’adjoint aux Finances comme le « seul levier fiscal dont disposent les départements pour payer leurs dépenses de solidarité », devrait générer des recettes supplémentaires. Au vu des premières transactions enregistrées, les recettes issues des DMTO pourraient atteindre 1,5 milliard d’euros en 2025, soit 300 millions de plus qu’en 2024.
Malgré ces ajustements, l’endettement de la Ville de Paris devrait avoisiner le milliard d’euros pour 2025, portant la dette cumulée de la capitale à 9,3 milliards d’euros. Le budget lui-même prévoit 11,5 milliards d’euros de dépenses dont 1,75 milliard d’investissements, en légère baisse par rapport à 2024.
À lire également
latribune.fr