Cancer du pancréas, danger pour les enfants et les femmes… Alerte sur le cadmium dans le pain et les céréales

Les Français, et en particulier les enfants, surconsomment un métal lourd cancérogène nommé cadmium. Présent dans les engrais phosphatés utilisés en agriculture, ce métal lourd contamine les céréales du petit déjeuner, le pain, les pâtes ou encore les pommes de terre. Une situation préoccupante que la Conférence nationale des unions régionales des professionnels de santé-médecins libéraux (URPS-ML) a dénoncé dans une lettre adressée au gouvernement ce 2 juin.

Les effets délétères sur la santé de tels métaux lourds sont connus de longue date par la communauté scientifique. En 2012 déjà, le Centre international de recherche de recherche sur le cancer (Circ) classait le cadmium comme « cancérogène de groupe 1 », aussi appelé « cancérogène avéré ou certain ». Au sujet de ses effets pour la santé, Le Monde a noté que « plus de 16 000 articles scientifiques documentent les effets délétères du cadmium qui se fixe sur les os et s’accumule dans les reins et le foie. Il est associé à des maladies osseuses comme l’ostéoporose, des néphropathies, des troubles de la reproduction et à un risque accru de cancer (reins, poumon, prostate, sein…). »

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Outre les maladies osseuses, le cadmium serait « à l’origine de l’explosion des cancers du pancréas », d’après Pascal Meyvaert, médecin généraliste et membre de l’URPS-ML, interrogé par franceinfo. Santé publique France alerte par ailleurs depuis 2021 sur le lien préoccupant entre l’explosion des cancers du pancréas en France et l’exposition au cadmium : « [Ce métal lourd] est suspecté de jouer un rôle dans l’accroissement majeur et extrêmement préoccupant de [son] incidence. » Ce qui est d’autant plus inquiétant que, selon la Société nationale française de gastro-entérologie, le cancer du pancréas sera très certainement le deuxième cancer le plus mortel dans les années 2030-2040.

Population cible

Les études de l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) révèlent, enfin, que les enfants et les femmes sont particulièrement touchés par ce fléau. Selon ses chiffres, plus d’un tiers des enfants de moins de trois ans dépassent la dose journalière tolérée par l’organisme. Les femmes, quant à elles, étant sujettes aux carences en fer – notamment pendant la grossesse et la ménopause – ont également d’avantage de risques d’absorber et fixer cette substance.

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Alors qu’il est naturellement présent dans l’environnement, l’usage intensif d’engrais phosphatés, particulièrement utilisé en France, explique la forte exposition des Français à ce contaminant. Leur consommation serait « trois fois supérieure à celles des Américains et plus de deux fois supérieure à celle des Italiens », selon Le Monde. Cette situation s’explique par l’importation de phosphate depuis le Maroc, qui affiche des teneurs en cadmium très hautes. Consciente de ce fléau sanitaire, la Commission européenne a fixé un seuil limite de la teneur en cadmium des engrais phosphatés, que le gouvernement français n’a pas suivi. Il reste à savoir si l’État français décidera de suivre les recommandations scientifiques.