Alors que plus de 80 % des étudiants de 18 à 21 ans déclarent utiliser des IA génératives pour leurs études, les enseignants, eux aussi, s’emparent du sujet. Trois professeurs, en collège, lycée et dans l’enseignement supérieur, racontent comment elles intègrent l’IA dans leurs pratiques pédagogiques. Objectif : en faire un outil d’apprentissage plutôt qu’un danger.
C’est pour générer des contenus pour les réseaux sociaux que Mouniati Moana, alias Miss’toire Géo sur instagram et professeure d’histoire-géographie en collège à l’académie de Bordeaux, a commencé à utiliser ChatGPT. Puis, très vite, l’IA s’est ancrée dans son quotidien : « Aujourd’hui, je ne prépare plus un cours sans ChatGPT », confie-t-elle. Gains de temps, brainstorming d’activités, aide à la formulation : l’outil est devenu son assistant.
Mais l’IA ne reste pas sur le pas-de-porte : elle entre aussi en classe. Un jour, avec ses 5e, Mouniati improvise un chapitre en direct : « Je n’avais pas fini de le préparer, alors je l’ai construit devant eux. Je voulais qu’ils comprennent comment on élabore un cours. J’ai utilisé ChatGPT pour générer des pistes, des tableaux, des suggestions de vidéos. » L’objectif ? Initier les élèves, tout en les formant à l’esprit critique. « Je leur interdis de manipuler seuls des IA qui collectent des données. Mais je leur apprends à poser des questions pertinentes, à interpréter les réponses. »