Dans un livre paru en avril dernier, cet ancien directeur d’Ehdpad décrit le calvaire qu’il a subi au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, institution catholique à la notoriété régionale.
Alain Esquerre ouvre chaque matin ses volets, non loin de la pierre grise d’un pensionnat qui a broyé son enfance et celle de tant d’autres : le collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, institution catholique à la notoriété régionale. Il avait déjà tenté d’alerter les villageois en 1996 en distribuant des tracts en compagnie d’un père dont l’enfant avait eu le tympan crevé après une gifle : « Ça indifférait tout le monde », raconte-t-il. En octobre 2023, ce Béarnais au léger accent du Sud-Ouest croise un ancien surveillant et comprend, furieux, que ce dernier est toujours à Bétharram. C’est un des adultes qui lui mettait des raclées lorsqu’il était écolier puis collégien entre 1981 et 1986. Après cette rencontre dans les rues du village, il décide de créer un groupe Facebook sur les « anciens de Bétharram, victimes de l’institution ». Il ne pensait pas fédérer plus de deux ou trois victimes. Il compte aujourd’hui 208 plaintes et pense qu’ils seront bientôt 300.