Grand fan du PSG, Jonathan a entrepris un voyage depuis Buenos Aires, où il vit depuis un an, pour Munich afin d’assister à la finale de la Ligue des champions face à l’Inter Milan (5-0)… sans avoir de billet en poche pour la rencontre. Il y a finalement assisté avant un trajet retour de près de 24 heures, avec un détour par Paris pour fêter ses héros.
A 24 ans, Jonathan a “toujours vécu Paris”. Ou presque. Il a longuement habité dans le XIIe arrondissement “à côté de Nation”, a déménagé dans le IXe, a étudié à Dauphine… Mais le destin est parfois facétieux. Et ce grand fan du PSG, depuis “très longtemps sur liste d’attente pour un abonnement au Parc des Princes”, peut en témoigner. Son club de cœur a atteint la deuxième finale de Ligue des champions, samedi face à l’Inter Milan (5-0), de son histoire l’année où il a quitté la capitale française pour s’installer en Argentine dans le cadre de ses études.
“Arrivé à Munich, je n’avais pas de place”
“J’ai fait mon échange international à Buenos Aires où j’ai rencontré ma copine qui est argentine”, confie-t-il à RMC Sport. “J’ai fini mes études il y a un an, je suis revenu vivre avec elle en attendant qu’elle finisse les siennes. La vie à Buenos Aires est temporaire, il reste un an mais la seule finale de Ligue des champions qu’on a gagnée s’est passée pendant que j’étais à Buenos Aires.”

“Une emprunte carbone complètement détruite” pour celui qui travaille dans… les énergies renouvelables
Et il n’allait manquer ça pour rien au monde. Les 11.500 kilomètres de distance avec Munich, théâtre de la finale, n’ont pas entamé sa détermination à vivre ce moment historique, cinq ans après celle perdue à huis clos contre le Bayern Munich (1-0). Après la qualification aux dépens d’Arsenal (2-1), le 7 mai, il s’est lancé dans la recherche des billets d’avion aux meilleurs prix, le contraignant à faire deux changements à l’aller. “Tout le monde ne peut pas faire ça mais c’est une question de priorité et à partir du moment où j’avais les moyens pour le faire, c’était complètement inconcevable de rater ça. Même si les prix et le nombre d’avions étaient absurdes…”, reconnaît-il.
Il a rejoint la ville bavaroise pour y retrouver plusieurs de ses amis, abonnés au PSG. Avec une mission bien plus importante encore: trouver un billet pour le match. “Après la qualification contre Arsenal, la période était assez pesante parce qu’il y avait tellement de demandes pour peu de places que c’était compliqué”, témoigne-t-il. Pendant un peu plus de trois semaines, il a tout tenté, en vain, pour décrocher le précieux sésame: “Je suis passé par beaucoup de revendeurs mais il y a énormément d’arnaqueurs et c’est compliqué d’avoir des plans fiables. Arrivé à Munich, je n’avais pas de place.” Puis, le miracle s’est produit.
“J’ai eu une place un jour après mon arrivée par un très bon ami qui est abonné sans trop comprendre comment”, s’amuse-t-il.
“L’attribution des places par le PSG selon les vagues 1 et 2 était un peu obscure mais il restait des codes en vague 3 parce qu’ils ont peut-être rééquilibré des places au dernier moment et il a pu obtenir, via son ancienneté, un dernier code et j’ai pu prendre ma place. Mais quand je suis arrivé à Munich, je n’avais pas de certitude de rentrer au stade. J’étais tellement stressé en vrai mais au final, tout est bien qui finit bien. La victoire est plus que belle.”

Un détour par Paris pour vivre les festivités… et un retour de 23 heures
Une démonstration 5-0 et une joie immense qui s’est prolongée par un petit détour sur le terrain, puis un autre vers Paris. Quitte à avoir traversé l’Atlantique pour ce moment unique, Jonathan en a profité pour vivre la communion dans sa ville natale. “Après la victoire, on a pris un bus de nuit pour aller fêter le titre à Paris”, explique-t-il. “Le lendemain matin, j’ai pris un vol pour Munich puisque mon retour (pour l’Argentine) partait de là-bas. Je suis passé par Rome, puis par Rio et enfin Buenos Aires. Mon emprunte carbone est complètement détruite.”
Une certaine ironie pour cet employé d’une entreprise italienne en énergie renouvelable. “C’est un sacré beau paradoxe quand on voit le nombre d’avions que j’ai pris pour aller voir le PSG”, plaide-t-il, un brin coupable après ce périple retour long de 23 heures. A son arrivée, il a été accueilli par un petit dessin de sa copine: “Bienvenido ganador de la Champions” (Bienvenue vainqueur de la Ligue des champions). Mais aussi les félicitations de sa belle-famille… et de ses collègues italiens. “Ils supportent la Juve, Naples ou Milan et ils étaient tous pour Paris… et bien pour Paris!” Benjamin espère vivre de nouveaux titres européens du PSG depuis Paris, où il compte revenir vivre. “J’espère qu’ils la gagneront les autres années, enfin peut-être pas l’année prochaine parce que le périple est cher et long”, conclut-il.