Encore battus, après leur revers face à Auxerre ce dimanche (0-2), les Rémois voient la zone de relégation se rapprocher et l’ambiance au club se détériorer. Joueurs, supporteurs… la situation sportive inquiète et rend la vie de tous les jours de plus en plus tendue.
Ça fait donc six. Après son revers 2-0 face à Auxerre, ce dimanche, le Stade de Reims signe sa sixième défaite consécutive en Ligue 1 dont les cinq dernières sans marquer. Une série catastrophique, plus vue au club depuis octobre – novembre 2015, dans une saison où le Stade de Reims était descendu en Ligue 2.
Les Rémois traînent, les dirigeants s’inquiètent d’autant qu’ils voient bien que leurs choix ne sont pas payants. Le remplacement de Luka Elsner par Samba Diawara, l’ancien adjoint devenu numéro un, ne porte pas ses fruits, au contraire. Le costume semble pour le moment trop grand pour celui qui pensait poursuivre une carrière d’adjoint avant de se retrouver, sans vraiment le choisir, sur le devant de la scène. En interne, son discours n’est pas toujours respecté.
“Est-ce qu’on a le niveau ?”
“Quand on met un plan en place et que celui-ci n’est pas ou que partiellement respecté, c’est que quelque chose ne convient pas”, regrette Diawara. “Dans notre situation, c’est grave car chaque détail compte. Ils vont toujours nous répondre oui quand on propose quelque chose, qu’on met en place à l’entraînement. Mais une fois qu’on arrive en match, on a l’impression qu’on perd nos moyens, nos repères et on déjoue. Ceux qui ne respectent pas vont s’asseoir sur le banc ou en tribune”.
Le technicien regrette que ses joueurs soient trop rapidement sortis du plan imaginé. “Quand à la base, respecter un jeu de position ce n’est pas fait, respecter des consignes qui sont demandées ce n’est pas fait, je me pose la question ; est ce qu’on est au niveau ? J’ose espérer que oui et on aura la réponse en fin de saison.”
Lui reste combattif même si sa crédibilité s’amenuise. Mais en annonçant il y a quelques semaines que l’entraîneur s’engageait sur “le très long terme”, le directeur général Mathieu Lacour avait souhaité couper court à toutes les hésitations et conforter Diawara, dont les choix ne paient pas (Gbane en charnière centrale, Diakité en pointe).
Il n’est officiellement “ni un intérim, ni un choix temporaire jusqu’à la fin de saison”. Chercher une autre solution à ce moment de la saison peut sembler risqué, d’autant que le staff n’est pas aidé par un effectif qui s’est considérablement affaibli cet hiver avec les départs de Munetsi et Agbadou.
Tensions entre joueurs et en tribune
La semaine, forcément, la tension monte aussi. Les joueurs ont parfois du mal à accepter certaines décisions, consignes ou remarques.
“Il faut changer les attitudes, les mentalités parce que ça part de là. J’aimerais que les joueurs discutent entre eux, puissent se dire les choses sans que cela ne monte dans les tours, que ce soit accepté”, appuie Diawara.
“Quand la moindre remarque ou réflexion prend des proportions comme c’est le cas en ce moment, ça ne peut pas le faire. Je m’inquièterais si l’ambiance était au top vue la situation. Les joueurs sont forcément tendus.” Le coach n’hésite donc plus à tancer publiquement ses joueurs. Une tension qui se traduit aussi sur le terrain.
Contre Auxerre, le gardien Yehvann Diouf a grondé sur son coéquipier Valentin Atangana, avant de le pousser puis d’être écarté par des coéquipiers. Il y a quelques semaines, le même Atangana et Kipré s’étaient aussi expliqués de manière virile en plein match. Teddy Teuma n’a pas apprécié, ce dimanche, d’être sorti à la mi-temps.
L’ambiance morose semble atteindre un garçon comme Diouf, rare joueur qui surnageait jusqu’ici, mais coupable sur les deux buts auxerrois. Pour la quatorzième rencontre de suite, Reims n’a donc pas gagné en championnat.
Et encore une fois, les joueurs sont allés au pied du virage écouter leurs supporters qui avaient enlevé leur bâche et cessé d’encourager, avant de chambrer leur équipe. “Ça ne fait pas plaisir mais on les comprend”, expliquait le gardien après la défaite. “On n’a pas parlé, on les a écoutés, c’était la moindre des choses. Ils nous ont dit de mouiller le maillot, faire plus d’efforts, montrer un autre visage. Des choses qu’on sait déjà et qui sont incompréhensibles.”