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Tensions
Par Marianne
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En réponse à l’expulsion de 12 fonctionnaires français par l’Algérie, Paris a décidé de répliquer par le même nombre de procédures d’expulsions, en plus du rappel de son représentant dans la capitale algérienne.
Le bras de fer se durçit. Emmanuel Macron a décidé d’expulser « 12 agents servant dans le réseau consulaire et diplomatique algérien en France » et de rappeler pour consultations l’ambassadeur français à Alger Stéphane Romatet. Cette décision est une réponse aux expulsions de 12 fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur, dimanche 13 avril, par Alger.
Réponse à une réponse
Cette décision des autorités d’Alger, qui s’inscrit dans un long contexte de tensions entre la France et le régime d’Abdelmadjid Tebboune, était déjà, elle-même, une réaction à la détention en France de trois Algériens, dont un agent consulaire, suspectés par le parquet national antiterroriste d’avoir participé à l’enlèvement, sur le territoire français, d’un opposant politique algérien, un influenceur connu sous le nom d’Amir DZ. L’Algérie a défendu lundi soir sa décision « souveraine », faisant porter au ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau « la responsabilité entière » de ce regain de tensions.
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« La justice est indépendante. C’est une procédure judiciaire qui a été engagée depuis des mois et qui n’a rien à voir avec le dialogue [diplomatique] que nous avons réinitié » en mars avec les autorités algériennes, avait expliqué le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, ce mardi 15 avril.
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Mais ce mardi, le ton a changé côté français. « Les autorités algériennes prennent la responsabilité d’une dégradation brutale de nos relations bilatérales », a estimé la présidence française dans le communiqué annonçant le rappel de son ambassadeur, tout en appelant Alger à « faire preuve de responsabilité » pour « reprendre le dialogue ». Les 12 fonctionnaires français expulsés par l’Algérie sont « en route pour la France », a par ailleurs précisé une source diplomatique française à l’AFP.
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne