L’économie chinoise s’affiche en petite forme depuis des mois et même depuis ces dernières années. Une situation que le gouvernement chinois compte changer en 2025. « Les dépenses publiques continueront d’augmenter, ce qui contribuera fortement à promouvoir un développement économique et social durable et sain », a déclaré ce jeudi le ministre des Finances, Lan Fo’an, lors d’une conférence de presse à Pékin.
Des propos dans la droite ligne de ceux tenus en fin d’année dernière par le président Xi Jinping. Ce dernier avait appelé à la mise en œuvre de politiques macroéconomiques plus « proactives et efficaces » pour 2025. « Nous devons maintenir la ligne directrice générale de la stabilité tout en recherchant le progrès », et « accélérer la mise en place d’un nouveau modèle de développement », avait-il souligné.
Réduction des taux d’intérêt
En parallèle, la Chine va réduire des taux d’intérêt afin de stimuler l’activité économique, a indiqué le gouverneur de la banque centrale chinoise, Pan Gongsheng. « Nous abaisserons le taux des réserves obligatoires et des taux d’intérêt comme il se doit en fonction des situations économique et financière » à l’intérieur et à l’extérieur du pays, a-t-il précisé.
Ce qui ne sera pas la première fois. À l’automne déjà, la première puissance asiatique a baissé plusieurs taux d’intérêt avec le même objectif. Notamment le LPR à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages, et celui à cinq ans, la référence pour les prêts hypothécaires.
Ambitieux objectif de croissance
Des mesures devenues nécessaires tant la Chine peine à assurer pleinement sa relance économique depuis la pandémie. Le pays est lesté par une crise du secteur immobilier, une consommation atone, et un taux de chômage élevé chez les jeunes. Ces annonces ont pour but d’inverser la tendance.
Car sa croissance en dépend, d’autant plus que le gouvernement s’est fixé un objectif « d’environ 5 % » pour 2025. Annoncé mercredi par le Premier ministre Li Qiang à l’ouverture de la session parlementaire annuelle, le taux de croissance est identique à celui de l’an dernier, et conforme aux prévisions d’analystes interrogés par l’AFP.
Reste que nombre d’experts estiment toutefois qu’il est ambitieux compte tenu de l’ampleur des défis économiques auxquels la Chine est confrontée. Ce qu’a balayé ce jeudi Zheng Shanjie, le président de la Commission nationale du développement et de la réforme, la puissante agence de planification économique. S’estimant « pleinement confiant » quant à cet objectif de croissance, la Chine dispose, selon lui, « des garanties nécessaires pour atteindre l’objectif de croissance de cette année », a-t-il déclaré. Il a néanmoins reconnu les problèmes auxquels le pays fait face.
L’ombre des droits de douane américains
En plus de ces difficultés internes, s’ajoutent les obstacles mis en place par Donald Trump. Cette semaine, le président américain a signé un nouveau décret relevant les droits de douane sur les produits chinois importés aux États-Unis à 20 %, après une première hausse de 10 % en février.
Des taxes qui devraient avoir des répercussions sur des centaines de milliards d’euros d’échanges commerciaux entre les deux plus grandes économies mondiales. Ces mesures « déstabilisent non seulement les relations commerciales normales entre la Chine et les États-Unis, mais également la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, freinant ainsi le développement de l’économie mondiale », a affirmé ce jeudi le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao.
Mais la Chine ne compte toutefois pas se laisser faire et a annoncé mardi des mesures de représailles, promettant de répliquer « jusqu’au bout ». L’État-parti chinois va ainsi imposer des taxes allant jusqu’à 15 % sur une gamme de produits agricoles américains, notamment le soja, le porc et le blé, à partir du 10 mars.
Dans ce contexte, la Chine a déposé plainte mardi auprès de l’OMC contre les États-Unis – démarche qu’elle a déjà entreprise en février. « Les mesures fiscales unilatérales des États-Unis violent gravement les règles de l’OMC et sapent les fondements de la coopération économique et commerciale sino-américaine », a déclaré le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.
(Avec AFP)
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