Les bonnes nouvelles d’aujourd’hui sont le résultat des paris pris hier. Car si Choose France confirme les investissements en infrastructures supportant l’IA, tels que les datacenters, c’est parce qu’un écosystème s’est structuré et conforté au cours de ces six dernières années.
Les compétences en IA, les ingénieurs et les chercheurs ont depuis longtemps choisi le Sud, notamment Sophia-Antipolis. C’est d’ailleurs ces compétences présentes qui ont été le socle de la labellisation 3IA obtenue par la première technopole en Europe. De fait, l’investissement confirmé d’Accenture pour son datacenter en IA générative, en février dernier lors du sommet sur l’intelligence artificielle, n’avait fait qu’entériner la volonté du groupe américain de consolider son implantation sophipolitaine dont les premiers pas se sont faits dans les années 2010.
A Sophia-Antipolis, un écosystème conforté
Ce 19 mai, la confirmation du nouvel investissement consenti par Kyndryl va dans le même sens. Ce spin-off d’IBM a déjà choisi Sophia-Antipolis pour une première implantation voici quelques mois, en novembre dernier, regroupant 115 salariés. L’annonce de la volonté de cet expert de la fourniture des services technologiques aux entreprises de consacrer un investissement de 100 millions d’euros sur 3 ans s’accompagne surtout du recrutement de 300 experts issus de l’IA et de la cybersécurité. Avec l’objectif de lancer un AI Private Cloud.
Un projet qui s’inscrit par ailleurs parfaitement avec la feuille de route de l’institut 3IA, qui dans sa phase 2 s’est ouvert à la recherche sur le cyber espace, le métavers, les réseaux sociaux, « où les enjeux de désinformation et de haine en ligne sont importants. Nos chercheurs travaillent à développer des outils de détection de la haine en ligne sur les réseaux sociaux, capables également d’expliquer en quoi les messages sont haineux et de proposer un contre-discours », explique son directeur Charles Bouveyron.
« La grande force de Sophia en matière d’IA, c’est son modèle d’intégration entre la recherche académique, les entreprises et les collectivités. De nombreux projets interdisciplinaires voient vraiment le jour, soutenu par un terreau certain de compétences. C’est assez unique ».
Concernant la dynamique des data centers, outre Accenture et Kyndryl, l’arrivée du suédois Evroc renforce la volonté de jouer la carte de la souveraineté européenne. « L’entreprise est en train d’installer sur 8 000 m² à Mougins un data center hyper scale, à la fois hébergement et centre de calcul de 95 mégawatts. Elle y hébergera toute son activité R&D. C’est un investissement global de 4 milliards d’euros en pleine capacité ». Une illustration parmi d’autres que « Sophia Antipolis fait partie des sites majeurs sur lesquels il va falloir compter à l’avenir. »
MRS5, le nouveau projet de Digital Reality
A Marseille, très présent depuis dix ans, Digital Reality confirme que le MRS5, son cinquième datacenter dans la Cité phocéenne et 4ème dans l’enceinte du Grand Port verra le jour, les travaux de construction étant effectifs. Une enveloppe de 300 millions d’euros qui va confirmer, s’il était besoin, la place de la deuxième ville de France comme membre du Top5 des villes les plus connectées. Un projet – qui a fait débat, les datacenters n’étant pas toujours bien acceptés – mais qui va générer la création de 200 emplois directs et indirects. D’une puissance de 22 mégawatt, installé sur une surface de 12 000 m2, une première phase devrait être livrée en 2026.
Et puis, même s’il n’est pas implanté en Provence Alpes Côte d’Azur mais en Auvergne Rhône Alpes, le supercalculateur annoncé à Grenoble est porté par Oréus AI, un consortium 100% marseillais, puisqu’il réunit Sabrina Agresti-Roubache, Kevin Polizzi, le PDG d’Unitel, l’avocate Sandra Blanchard, l’entrepreneur social Laurent Choukroun et le dirigeant de la start-up Dev-ID, Julien Lescoulié. Une autre manifestation de la bonne tenue de l’écosystème IA du Sud.
