Selon notre chroniqueur et géographe Christophe Guilluy, la gestion par la peur témoigne de la fuite en avant d’un pouvoir qui cherche moins à convaincre qu’à contraindre. Mais ce grand narratif de la peur, partagé entre les médias et les pouvoirs, révèle l’extrême faiblesse de ceux qui nous gouvernent ne permettra pas de lutter contre l’effondrement inéluctable des murailles de Métropolia au profit de Périphéria.
L’instrumentalisation de la peur par le pouvoir est vieille comme le monde. Du moins, elle est aussi vieille que la pensée de Thomas Hobbes, qui, il y a quatre siècles, démontrait le rôle de la peur dans la formation des États. Comment s’étonner alors que, aujourd’hui encore, le pouvoir joue de ce sentiment pour rétablir son autorité et, c’est de bonne (économie de) guerre, invisibiliser tous les sujets qui fâchent : désindustrialisation, surendettement, augmentation du chômage et de la pauvreté ?