Si la critique d’un « minoritarisme » destructeur est parfaitement légitime, il serait bon de préciser que le wokisme et la représentation d’une société morcelée ne sont pas tombés du ciel. Effectivement, les minorités servent d’abord une vision politique et néolibérale de la société où les classes populaires majoritaires et leurs demandes sociales sont invisibilisées… au plus grand bénéfice du capital, estime notre chroniqueur, le géographe Christophe Guilluy.
Les conversations mondaines souffrent d’une drôle d’épidémie : impossible de discuter sans que soit évoqué, ou plutôt invoqué, Alexis de Tocqueville et sa « tyrannie de la majorité ». Évidemment, rares sont ces érudits qui ont lu De la démocratie en Amérique, mais cela importe peu. Ce qui compte, c’est de désigner le tyran responsable de la crise démocratique : le peuple.