Claire, 43 ans : “Je rogne sur les loisirs et les vacances plutôt que sur la qualité des produits”

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Claire, 43 ans : “Je rogne sur les loisirs et les vacances plutôt que sur la qualité des produits”






















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Claire privilégie les produits bios et de bonne qualité.
Jean-Marc Barrere / HANS LUCAS

Mes petites économies

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Depuis la naissance de son fils, en 2017, la qualité des produits qu’elle mange est devenue une priorité pour Claire (dont le prénom a été modifié). Mais pour la Francilienne, le « bien manger » n’est pas forcément synonyme de dépenses excessives. Au contraire. Cuisine « fait maison », régime végétarien, réduction des loisirs et du budget vacances… À « Marianne », la quadragénaire, cadre dans une agence de communication, partage ses astuces pour manger mieux, sans payer (trop) cher. Bref, ses petites économies.

Je n’ai jamais été une grande dépensière. J’alterne des périodes où je suis très stressée quant à la gestion de mon argent, et d’autres où je suis plus cool, mais je reste toujours prudente. Je pense que cette précaution est liée au fait que j’ai été fragilisée par l’expérience de la précarité en étant free-lance, jusqu’à la fin de l’année 2022. À cette époque, j’allais chercher le moindre de mes centimes d’euros. Il y avait des gens qui me réemployaient, d’autres non, et je l’apprenais au dernier moment. Parfois, je ne savais pas comment j’allais survivre le mois d’après. C’était très angoissant, je n’en dormais plus.

Je devais alors faire des économies sur beaucoup de choses, mais j’ai toujours placé la nourriture en bas de la liste. Je préférais d’abord rogner sur les sorties, les billets de train, les vêtements… Et si c’était vraiment la catastrophe, je faisais des économies sur la bouffe. J’ai d’ailleurs gardé une habitude de cette période : depuis, je regarde systématiquement toutes les étiquettes de prix. Je garde en outre cette crainte de manquer de tout alors que je ne la ressentais pas avant.

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Aujourd’hui, je fais attention sans me priver pour autant. Je pense que le fait de ne pas chercher impérativement à faire des économies ne signifie pas que je vais dépenser n’importe comment. J’ai conscience que mon budget n’est pas extensible mais j’accorde une très grande importance à la manière dont je me nourris. C’est une priorité que je n’avais pas avant mes 30 ans. J’ai l’impression de m’être sophistiquée avec l’âge.

Par exemple, j’essaie de consommer le maximum de produits bio, comme les œufs par exemple. Pour ma part, je ne mange quasiment pas de viande par conviction politique alors je fais des économies là-dessus. Et pour mon fils, je lui prends de la viande bio – du jambon ou du poulet, même si les filets sont super chers. Je choisis toujours avec précaution la viande que j’achète pour lui, notamment en fonction de la transparence et de l’origine des produits. De temps en temps, pour faire plaisir à mon fils, on va au McDo… mais il faut que ça reste une sorte de récompense. Il doit garder à l’esprit qu’au-delà de l’aspect financier, ce n’est pas bon pour sa santé.

Le « fait maison »

Je me rends compte que depuis que mon fils est né, je me préoccupe davantage de la qualité de l’aliment. Je n’avais pas du tout envie qu’il ingère des mauvais produits et cette idée a déteint sur moi. D’ailleurs, quand je regarde mes dépenses, je me rends compte que je rogne encore davantage sur les loisirs, les vacances, les week-ends… plutôt que sur la qualité des produits. C’est ma priorité. Et tant pis s’il ne me reste plus d’argent pour un petit extra, comme une tablette de chocolat même si elle me fait trop kiffer… J’ai conscience que ce raisonnement peut sembler punitif, mais c’est ma vision des choses.

Par ailleurs, je cuisine quasiment tous mes plats « maison ». Ça ne signifie pas que je mange uniquement des repas diététiques : j’achète aussi des bons produits pour cuisiner des plats un peu « fats ». Bien sûr, j’achète encore des pizzas, des nuggets, des frites ou des Flammekueche, mais pas régulièrement.

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J’ai conscience que si j’imposais le même menu que moi à mon fils, ce serait trop dur pour lui. Alors je lui achète des carottes râpées, des nuggets, des glaces industrielles… À 7 ans, il acceptera d’autant plus les produits de bonne qualité s’ils sont accompagnés de ce type d’aliments un peu « junk food ». Pour ses goûters, j’essaie d’alterner entre le fait maison – je fais des crêpes que je congèle, ou des cookies avec lui quand on a le temps –, les biscuits au chocolat en épicerie bio – qui coûtent très cher – et des gâteaux industriels.

« Batch cooking »

Tout compte fait, je constate que le fait d’être pratiquement végétarienne, mêlé à l’importance que j’accorde à la qualité des produits et à la cuisine « fait maison » me permet de faire beaucoup d’économies – même si, je l’avoue, ma préoccupation première reste d’éviter toutes sortes d’additifs et de conservateurs. Par exemple, si j’achète un bloc d’emmental que je vais moi-même râper, ça me coûtera moins cher que de prendre un sachet de fromage râpé déjà prêt.

« Le plus souvent, je prépare moi-même mes repas que j’emporte au bureau. Ainsi, j’arrive à manger pour 3,50 euros par repas, contre 17 euros pour un plat et un café dans un restaurant à Paris. »

D’autant que sur mon lieu de travail, il n’y a pas de cantine. Parfois, je mange à l’extérieur – au restaurant ou un sandwich quand je veux faire attention –, mais le plus souvent, je prépare moi-même mes repas que j’emporte au bureau. Ainsi, j’arrive à manger pour 3,50 euros par repas, contre 17 euros pour un plat et un café dans un restaurant à Paris. Je comprends que certaines personnes n’aient pas le temps de faire du « batch cooking » ou de se préparer à manger avant d’aller au travail. Ceci étant, c’est le meilleur moyen de payer moins cher.

Mises bout à bout, ces petites économies me permettent de mettre de côté une somme d’argent pour emmener mon fils à la plage pendant les vacances d’été. C’est très important pour moi. En fonction du budget qu’il me reste à la fin, j’organise mes vacances en solo. Cette année par exemple, je me suis beaucoup restreint au niveau de mes vacances parce que j’ai beaucoup dépensé dans les derniers mois, notamment dans de nouveaux meubles.

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Résultat : je n’ai pas fait de voyages depuis les vacances de Noël, et je ne partirai pas avant cet été. C’est supportable parce que je n’habite pas en plein cœur de Paris et que je suis à côté d’un parc. Mon fils, de son côté, ne se plaint pas non plus parce qu’il peut jouer dans cet espace vert et faire du basket avec ses copains tous les week-ends.


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