LA TRIBUNE – La guerre commerciale s’intensifie entre les États-Unis et l’Europe. A-t-on les moyens d’un rapport de force compte tenu de l’ampleur de nos dépendances technologiques vis-à-vis des big tech américaines ?
CLARA CHAPPAZ – Au-delà de la balance des biens, qui est déficitaire, celle des services est largement excédentaire. En fait, outre ses 450 millions d’utilisateurs potentiels, le continent européen représente près d’un quart du chiffre d’affaires mondial des Gafam. Cela signifie que l’Europe est en position de force. Car ces géants ne veulent pas, et ne peuvent pas, se passer de nous ! D’ailleurs, quand les dirigeants de la Silicon Valley prennent la parole, c’est avant tout pour dire, de façon détournée, qu’ils veulent continuer à faire des affaires chez nous.
D’où leur rejet des réglementations ?