Dans un livre, « Repartir du réel », deux jeunes inspecteurs des finances ont eu l’idée de se plonger dans les cahiers de doléances et les comptes rendus du grand débat national qui avait suivi le mouvement des gilets jaunes. En mettant cet ouvrage à la une, « Marianne » soutient qu’il n’y a pas de fatalité, ni à la paupérisation de la classe moyenne, ni à la fracture territoriale, ni à l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir.
« Nous sommes le peuple ». En décembre 2018, Marianne créait l’événement en faisant témoigner une quinzaine de Gilets jaunes de toute la France. Leur parole était restituée, brut de décoffrage, sans commentaire. C’était fort. On y entendait Anne-Sophie Herrewyn, infirmière, 1 800 € net par mois : « Je fais partie des gens qui gagnent trop pour toucher des aides… Et pourtant, une fois que j’ai payé le crédit de la voiture, la mutuelle, la taxe d’habitation, le téléphone, l’électricité, le gaz, à la louche, il ne me reste plus que 300 € pour vivre. Résultat, dès le 15 du mois je suis dans le rouge et je ne peux pas aider mon fils en lui donnant de l’argent. »