Dans son livre « Le chaos climatique n’est pas une fatalité », le patron de Voyageurs du monde, Jean-François Rial, assure que planter 180 milliards d’arbres dans les dix prochaines années nous faciliterait la tâche pour respecter les accords de Paris. On a confronté son discours aux experts de la reforestation.
Le « voyageur du monde » aimerait planter des arbres. Récemment agrafé d’une légion d’honneur par le Président de la République, le directeur du groupe voyagiste éponyme Jean-François Rial est en combat pour le climat. « Ça faisait un moment que je me disais qu’on ne tiendrait pas les accords de Paris, même dans un scénario de limitation à +2 °C du réchauffement global d’ici 2050. Et je suis tombé sur la publication de Thomas Crowther » raconte-t-il.
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En 2015, dans un numéro resté célèbre de la revue Nature, Thomas Crowther, alors professeur d’écologie à Yale, dénombrait 422 arbres par habitant sur Terre, soit 3 000 milliards. « Cela m’a marqué, et je me suis demandé si l’on ne pourrait pas planter davantage pour absorber le carbone. » Bonne idée : quatre ans après, dans Science cette fois, le désormais professeur à l’école polytechnique de Zurich (ETH) calculait qu’en plantant 1 200 milliards d’arbres sur 900 millions d’hectares, l’humanité pourrait se débarrasser de 200 milliards de tonnes de carbone lorsqu’ils auraient atteint leur maturité. Pour le patron d’entreprise, ces deux lectures furent une révélation : « Je me demandais comment faire pour contenir le réchauffement à +2 °C. Il faudrait chaque année la même réduction d‘émissions de carbone que celle obtenue durant le Covid. C’est impossible. La seule solution, c’est de gagner du temps ». En plantant des arbres, donc.