Anticiper la paix grâce à l’économie. Alors que des négociations cruciales de paix démarrent ce jeudi en Turquie, Kiev travaille ardemment depuis plusieurs mois à sa reconstruction. Une stratégie bien huilée que Bertrand Barrier, président de la CCI franco-ukrainienne, a lui-même constatée.
Cet avocat d’affaires au cabinet Jeantet est allé à plusieurs reprises en Ukraine depuis 2022. Sa dernière visite date d’avril, où il a accompagné une dizaine de chefs d’entreprises français, en quête d’opportunités d’investissement. Il témoigne : « C’est difficile à croire quand on est à l’extérieur du pays, mais l’activité économique ukrainienne ne s’est pas arrêtée à cause de la guerre. Bien au contraire, elle continue de tourner à près de 80 %. »
Les données macroéconomiques du pays vont aussi dans le sens de cette analyse. D’après une étude de l’OCDE parue début mai, le PIB ukrainien a progressé de 2,9 % en 2024, il devrait augmenter à 2,5 % en 2025, puis 2 % en 2026. L’inflation devrait y rester élevée cette année, à 13,2 %, mais l’OCDE estime qu’elle refluera à 7,1 % en 2026. Ce qui est assez remarquable pour un pays en guerre ou, a priori, proche de la fin d’une guerre.