Le 5 juin, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol s’affronteront derechef pour la direction du PS. Loin d’une simple élection interne, ce scrutin dessinera le paysage stratégique à gauche jusqu’à 2027.
« Deux inconnus, deux anonymes, mais pourtant… » Sans leur faire offense, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol se tiennent à bonne distance du vedettariat politique. Il n’empêche : de l’affrontement de l’actuel premier secrétaire du Parti socialiste et du maire de Rouen dépend l’avenir de la gauche toute entière, pour les années à venir. La bataille décisive est prévue pour le 5 juin, lors de la désignation par le vote des militants du nouveau patron de la Vieille maison, avant le congrès de Nancy mi-juin. Elle décidera de l’orientation du PS pour 2027 : la poursuite d’une stratégie d’union de la gauche amputée de La France insoumise, ou le come-back de la tendance social-démocrate. Dans le premier cas, cela signifierait une primaire de la gauche moins LFI, à laquelle Raphaël Glucksmann cherche à se soustraire. Dans le second, les gauches irréconciliables seraient politiquement entérinées, structurées autour d’un pôle insoumis et d’un pôle « pragmatique » en dehors desquels les partisans d’une troisième voie, à commencer par François Ruffin, peineraient à exister.