Le 14 janvier de cette année, 553 « prisonniers politiques » ont été libérés par les autorités cubaines. La plupart d’entre eux avaient participé le 11 juillet 2021 aux grandes manifestations anti-régime. La majorité des manifestants – loin d’être des suppôts de Washington – était venue réclamer de meilleures conditions de vie et de soin aux politiques cubains. « Marianne » a rencontré certains d’entre eux. Reportage.
Le 14 janvier, après des négociations portées par l’Église catholique, La Havane annonce la libération de 553 prisonniers. La plupart d’entre eux avaient participé aux manifestations anti-gouvernement qui ont secoué tout le pays le 11 juillet 2021, les plus importantes depuis la Révolution de 1959.
À l’époque, Cuba, qui traverse un pic de cas de Covid-19, vient de fermer ses frontières, se privant des devises amenées par le tourisme. L’île subit les effets de l’embargo durci par Donald Trump durant son premier mandat et mène une aventureuse réforme monétaire qui provoque une inflation intenable pour la population. En conséquence, les pénuries de médicaments et de nourriture s’accroissent, et les Cubains font la queue durant des heures pour acheter à manger. C’en est trop. Il sortent dans la rue par milliers en scandant « ¡Libertad ! ¡Libertad ! » (« Liberté ! Liberté ! »), le doigt formant un « L », ou encore « ¡ Patria y vida ! » (« La patrie et la vie ! », en opposition au slogan révolutionnaire « Patria o muerte », « La patrie ou la mort »). « Nous en avons marre ! Nous n’avons pas de médicaments, pas de nourriture », nous confiait alors une manifestante.