Après des dizaines d’années de guerre d’usure via des opérations secrètes de la CIA, les États-Unis continuent leur travail de sape à Cuba. Depuis le début des années 2000, des centaines de millions de dollars sont consacrées au financement des oppositions cubaines. Objectif : constituer une société civile capable de renverser son gouvernement et venir à bout du parti unique.
La nouvelle administration Trump n’a pas mis longtemps à afficher ses ambitions pour cette petite île du fraîchement renommé « Golfe d’Amérique ». À savoir : renverser une fois pour toutes le Parti communiste cubain. « La transition n’est pas simplement inévitable, mais aussi probablement imminente… » a ainsi fait savoir Mauricio Claver-Carone, le nouveau chef de la politique pour l’Amérique latine désigné par Donald Trump en février 2025. Et d’ajouter : « La question n’est pas de savoir quand. Mais plutôt de savoir qui et comment… Nous pouvons être très créatifs. ». Le représentant trumpiste perpétuant ainsi plus de six décennies de politique états-unienne agressive avec son voisin cubain.
L’obsession de Washington d’en finir avec la Révolution remonte en effet à la révolution socialiste de 1959 : tentatives de meurtre de Fidel Castro à l’aide de cigares explosifs, invasion ratée de la baie des Cochons, guerre économique – la plus longue de l’histoire moderne. Malgré tous ces efforts, la plus grande puissance mondiale a échoué à renverser le gouvernement d’un pays du tiers-monde se trouvant à 150 kilomètres de ses côtes.
Or, après 66 ans d’un opiniâtre matraquage de l’Oncle Sam, l’île pourrait enfin être à prendre. Tout semble en tout cas mis en place pour atteindre cet objectif. La nomination de Marco Rubio au poste de secrétaire d’État – l’équivalent du ministre des Affaires étrangères américain – est un signe qui ne trompe pas. L’ancien sénateur républicain, qui a bâti sa carrière sur son opposition viscérale au parti unique, est le premier cubano-états-unien à obtenir une telle promotion. Et lui mieux que quiconque le sait bien : après des années de crise économique, de pénuries et de coupures de courant, le soutien du peuple cubain au pouvoir castriste est plus bas que jamais.