Deuxième journée de réquisitions-fleuves, ce 26 mars, au procès sur les soupçons de financement libyen de la présidentielle de Nicolas Sarkozy. Pas de punchlines chocs aujourd’hui, mais une longue démonstration selon laquelle un « pacte faustien » a bien été conclu entre le candidat à la présidentielle et le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Sur sa chaise, l’ancien président…fulminait.
Si c’était une étape du Tour de France, l’audience d’aujourd’hui serait une étape de plaine, monotone et sans éclat. Une longue audience pendant laquelle les trois magistrats du Parquet national financier (PNF) ont décortiqué le dossier, volet après volet, fil après fil, nouant les nœuds pour tisser leur toile d’ensemble. Si c’était une étape du Tour de France, il y aurait dans les rangs du nombreux public, de la joie et des rires. Mais à écouter les trois procureurs, ce procès charrie tout autre chose dans les rangs du public : du malheur et de la honte.
Le malheur il est là, au premier rang des parties civiles, en la personne des familles des victimes de l’attentat du DC10 d’UTA, planifié et orchestré en 1989 par Abdallah Senoussi et le régime de Kadhafi. La honte, parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, elle pèse sur les épaules des prévenus, Nicolas Sarkozy en tête, qui aurait conclu un « pacte faustien » dénoncé par le PNF, pour financer sa présidentielle victorieuse de 2007 avec de sales fonds libyens, par le biais de deux agents corrupteurs, et en bradant au passage une parcelle de la souveraineté et des intérêts de la France. Rien de moins.