Depuis trois ans, Emmanuel Macron voit très régulièrement les plus grands patrons de l’industrie de l’armement française. Sept d’entre eux (Airbus, Dassault, KNDS France, MBDA, Naval Group, Safran et Thales) ont été invités ce vendredi à l’Élysée pour trouver des contreparties en vue d’accompagner la prochaine hausse du budget de la défense (autour de 100 milliards d’euros par an, contre aujourd’hui 50,5 milliards). En clair, le président ne souhaite pas que l’augmentation de l’effort de défense soit interprétée par les Français par un cadeau fait aux industriels de l’armement et à leurs actionnaires, via les dividendes versés, qui profiteraient de l’aubaine avec des marges trop confortables.
Il est donc question du partage de la valeur. Aussi, l’idée – ou plutôt un serpent de mer – est de demander en contrepartie une redevance aux industriels qui gagnent des contrats à l’exportation. Particulièrement visés par cette réflexion, Dassault Aviation et les principaux fournisseurs du Rafale (Thales et Safran). Ce qui les irritent. D’autant que l’État et les trois industriels sont déjà en bisbilles pour le paiement de redevances cumulées à hauteur de 153 millions d’euros liées à la vente de Rafale à l’export.