Des enfants faute de migrants : privée de main-d’œuvre sans-papiers, la Floride veut faciliter le travail des mineurs

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Des enfants faute de migrants : privée de main-d’œuvre sans-papiers, la Floride veut faciliter le travail des mineurs




















Un migrant salvadorien expulsé des États-Unis est accueilli par des membres de sa famille alors qu’il quitte le Centre d’attention aux migrants de retour à San Salvador, le 26 février 2025.
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Protection des mineurs

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Ce 25 mars, l’État de Floride a débattu d’un projet de loi visant à faciliter le travail des enfants dans le but de pourvoir les emplois laissés vacants par les sans-papiers expulsés par Donald Trump. Le projet de loi doit encore passer l’aval du Sénat.

Le Parlement a présenté ce mardi 25 mars un projet de loi, adopté en commission, visant à assouplir la législation sur le travail des plus jeunes en autorisant notamment les enfants dès l’âge de 14 ans à travailler de nuit. Si le texte est adopté, les adolescents pourront travailler de nuit les jours d’école.

Actuellement, ils ne peuvent pas le faire avant 6 h 30 ou après 23 heures. Le projet de loi prévoit également la fin de l’obligation de pauses repas pour les travailleurs de 16 et 17 ans.

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Remplacer la main-d’œuvre étrangère

Depuis plusieurs années, la Floride a sévi contre les employeurs embauchant des immigrés sans papiers. Cette politique continue à poser problème aux entreprises locales, qui peinent désormais à recruter des travailleurs pour des emplois peu rémunérés et souvent peu attractifs, majoritairement concentrés dans les secteurs de l’hôtellerie, l’agriculture et la restauration. En décembre 2024, la Chambre de commerce américaine pointait la Floride comme l’un des États où la pénurie était la plus importante. L’État ne comptant que 53 travailleurs disponibles pour 100 emplois ouverts. L’idée, très controversée, du gouverneur de Floride Ron DeSantis : mettre au travail les enfants.

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Une proposition qui émane d’un simple calcul comptable pour le gouverneur, bien décidé à faire fi des questions morales qu’elle suscite. « Quel mal y a-t-il à exiger de nos jeunes qu’ils travaillent à temps partiel maintenant ? C’était comme ça quand j’étais jeune (…) Pourquoi devrions-nous faire venir des étrangers, et même les laisser entrer illégalement, alors que les adolescents travaillaient autrefois dans ces stations balnéaires ? Les étudiants devraient pouvoir occuper ces emplois », a-t-il déclaré lors d’une table ronde avec Tom Homan, ancien directeur des services de l’immigration et des douanes des États-Unis – surnommé le « Tsar des frontières » de Donald Trump – comme le rapporte le Tampa Bay Times.

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La Floride, bastion du travail des enfants

Faciliter le travail des plus jeunes n’est pas chose nouvelle en Floride. En 2024, le Parlement avait d’ores et déjà approuvé une loi autorisant les adolescents de 16 et 17 ans scolarisés à domicile à travailler à toute heure de la journée. Le nouveau texte veut donc aller encore plus loin avec par exemple la fin des restrictions sur le temps de travail pour les jeunes de 14 et 15 ans scolarisés à domicile.

Ces changements interviennent alors que les violations des lois sur le travail des enfants ont presque triplé ces dernières années en Floride, selon les statistiques du Département du travail des États-Unis. Les associations de défense des droits des enfants et autres opposants dénoncent une politique dangereuse qui pourrait mettre en péril l’éducation et le bien-être des jeunes.


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