De nombreuses personnalités du football français ont rendu hommage à Bernard Lacombe, ancien joueur et dirigeant historique de Lyon, également passé par Bordeaux te Saint-Etienne, décédé mardi à l’âge de 72 ans.
Le football français pleure l’une de ses légendes. De nombreux personnalités ont rendu hommage à Bernard Lacombe, décédé mardi à l’âge de 72 ans. Ses anciens clubs – l’OL bien sûr, mais aussi Bordeaux et Saint-Etienne – ont publié des messages en mémoire de leur ancien attaquant qui a compilé les buts au point d’être toujours le deuxième meilleur buteur de l’histoire du championnat de France. Plusieurs anciens joueurs lyonnais ont aussi loué ses qualités humaines et de dirigeant, alors que les instances (LFP, FFF) et Didier Deschamps, sélectionneur de l’équipe de France, ont insisté sur son impact dans la réussite du football français.
Sonny Anderson, ancien attaquant de l’OL (1999-2003), dans Génération After sur RMC:
“Je ne parle pas de sportif mais de l’homme: il comptait comme un père. Quand vous avez un parent malade, vous savez qu’il va partir mais vous ne voulez pas. Quand il n’est plus là, vous perdez quelque chose dans votre vie. J’ai eu la chance de pouvoir le voir dans une situation qui n’était pas celle de d’habitude. C’est quelqu’un que j’ai énormément aimé qui m’a appris énormément dans ma carrière à Lyon, surtout le côté humain. Les gens parlent peu de la connaissance humaine qu’il avait. Il nous aimait les attaquants. Quand je rentrais sur le terrain, il me touchait la cuisse gauche pour me dire: ‘mon petit, tu vas marquer ce soir’. Quand j’ai signé à Lyon, c’est grâce à lui, il m’a dit ‘tu vas transformer ce club’. J’ai perdu mon père en 2020, je perds mon deuxième père en 2025. Lyon sans Bernard Lacombe, c’est plus que perdre un titre.”
“Quand on parle de l’ADN lyonnais ça partait de Bernard Lacombe. Quand vous signiez à Lyon, il vous expliquait l’importance d’un derby, ce que cela signifiait de porter ce maillot. Il allait à tous les matchs. Quand je suis arrivé, il m’a emmené voir jouer la réserve parce qu’ils disait: ‘il y a de l’avenir dans ce club’. L’ADN venait de la formation. Il inculquait cet ADN lyonnais à tous les joueurs étrangers qui arrivaient. Malheureusement, quand Bernard a quitté ses fonctions, le club a perdu cet ADN. C’est difficile pour moi de parler de quelqu’un comme Bernard qui ne sera plus là pour raconter ce qu’on a vécu ensemble et la mémoire de ce club.”
Bruno Genesio, ancien joueur (1985-1995) et entraîneur (2015-2019) de l’OL (L’Equipe)
“C’est très difficile de parler de Bernard ce soir. J’ai appris la nouvelle et m’y attendais malheureusement. Je suis très très triste de sa disparition. Avec Rémi (Garde), il a un peu été notre deuxième père, notre mentor, un formateur hors pair. Il nous a accompagnés en tant que joueurs, quand il est arrivé en tant que directeur sportif quand Raymond (Domenech) était entraîneur, durant la saison 1988-1989. Il nous a cocoonés, dorlotés, chouchoutés. Il nous a pris sous son aile avec Rémi.”
“De là est née une amitié très forte, nourrie au fil des années, puis quand je suis passé sur le banc. Nous avions noué une relation très particulière avec Bernard. C’était un grand monsieur. L’OL, c’était sa vie. Il était la mémoire, l’âme, la Bible de ce club. Je perds un grand ami. Je l’avais encore vu il y a pas très longtemps, nous avions pu plaisanter une dernière fois. Qu’il repose en paix.”
Didier Deschamps, sélectionneur de l’équipe de France
“Avec la disparition de Bernard Lacombe, le football français perd un de ses plus illustres serviteurs. En équipe de France, il a fait partie de ceux qui ont ouvert la voie du succès en remportant l’Euro 1984. Lui, comme ses coéquipiers, a inspiré la génération 1998. Bernard n’a pas seulement été un immense buteur, il fut également un grand dirigeant. À ce titre, il a joué un rôle essentiel dans la montée en puissance et la réussite sur le plan national et sur le plan européen de son club de cœur, l’Olympique Lyonnais. J’adresse ma sympathie et mon soutien à sa famille, ses proches mais aussi à tous ceux qui l’ont côtoyé et l’appréciaient.
Philippe Diallo, président de la Fédération français de football
“C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Bernard Lacombe. Bernard Lacombe a marqué le football français d’une empreinte indélébile, en tant que joueur, entraîneur et dirigeant. Il fut l’un des plus grands attaquants de l’histoire de notre football. Deuxième meilleur buteur de Division 1, il a écrit les pages glorieuses de Lyon, Saint-Etienne et Bordeaux. Il a aussi brillé avec l’équipe de France. Ses buts ont contribué à installer les Bleus sur la scène internationale. Bernard Lacombe fut ainsi un artisan majeur du titre du champion d’Europe en 1984. Il a signé quelques-uns des plus beaux exploits tricolores, je pense notamment à son but dans les premières secondes de jeu contre l’Italie lors de la Coupe du Monde 1978. Il a incontestablement été une source d’inspiration pour de nombreux attaquants.”
“Après sa remarquable carrière de joueur, Bernard Lacombe a mis sa science du football au service de l’Olympique Lyonnais, son club de cœur. Avec Jean-Michel Aulas, auquel je pense très fort en ces instants douloureux, il a formé un duo qui a transformé l’OL en un club à succès. Profondément attaché à sa ville, à son club, à ses amis, Bernard Lacombe va beaucoup nous manquer. La Fédération saura lui rendre hommage. Au nom de tout le football français, j’adresse mes condoléances les plus sincères à ses proches et à ses amis.”