D’après plusieurs sources interrogées par RMC Sport, le processus de dissolution engagé par le ministère de l’Intérieur pourrait conduire à “un embrasement des tribunes françaises dans les prochaines semaines”.
C’est une nouvelle qui ne fait pas sourire les différents groupes de supporters visés par ce processus de dissolution. Dans les prochains jours, cinq groupes présents dans les tribunes de Ligue 1 et de Ligue 2 vont recevoir une notification officielle. Comme indiqué par nos confrères du Parisien, et confirmé par plusieurs sources à RMC Sport, il s’agit de la Brigade Loire, des Magic Fans (ASSE), des Green Angels (ASSE), des Offender (RCSA) et la Légion X (Paris FC).
Dans le courant de la semaine prochaine, ces groupes seront officiellement notifiés du lancement de ce processus par les services du ministère de l’intérieur. À partir de la réception de la notification, ils auront un mois pour se défendre, la phase du contradictoire. Une commission est mise en place pour écouter la ligne défense de ces associations ou groupements de fait.
Les trois premiers groupes cités disposent d’une implantation très forte dans les clubs soutenus. L’étonnement est donc assez fort, même si la “Brigade Loire” à Nantes savait qu’elle était dans le viseur des autorités depuis plusieurs mois. “La situation est bien différente pour la Légion X et les Offender, deux groupes moins bien implantés mais avec des incidents à répétition ces derniers mois pour l’un et une idéologie d’ultra droite, même néo-nazie, qui inquiète les supporters traditionnels”, confie une source policière. Et d’ajouter : “Vu leurs réputations, je pense que ces deux derniers groupes auront beaucoup moins de soutien dans ce dossier par rapport aux trois premiers”.
De la communication avant tout ?
Mais pour plusieurs sources, il faudra surtout surveiller la réaction des tribunes face à cette nouvelle. “Ce processus lancé par le ministre de l’Intérieur peut aussi conduire à un rassemblement des causes et à un embrasement des tribunes françaises dans les prochaines semaines”, explique un proche du dossier.
“C’est une situation qu’il faudra surveiller de très près, surtout que plusieurs de ces groupes sont aliés avec d’autres groupes, souvent plus puissants, et non visés par ces dissolutions”, ajoute un responsable de la sécurité d’un club de Ligue 1 qui trouve que cette idée ne “sert strictement à rien”.
Lors de son passage sur RMC fin octobre, Bruno Retailleau avait commencé à dessiner son “plan” pour les tribunes françaises. La dissolution des premiers groupes de supporters est une étape très importante pour le ministère de l’Intérieur. Cela permet aussi de prendre la température du terrain avant potentiellement de poursuivre avec d’autres groupes de supporters dans le viseur des autorités.
“Pour le moment, c’est simplement de la communication, ça ne changera strictement rien aux tribunes françaises et nous, on continuera d’aller au stade”, confie l’un des responsables d’un groupe de supporters visé par ce processus de dissolution qui se questionne : “Avec qui les clubs vont discuter si ces groupes sont dissous ? Personne, et ça sera encore plus le bordel.”