C’est un réacteur nucléaire dont très peu de personnes connaissent l’existence. Le RES, pour réacteur d’essai au sol, est installé sur le site du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), à Cadarache (Bouches-du-Rhône) au sein de l’Installation nucléaire de base secrète de la propulsion nucléaire. Depuis un peu plus de six ans, il est exploité par TechnicAtome, le fabricant des « moteurs » des bâtiments à propulsion atomique, pour le compte de la direction des applications militaires (DAM) du CEA.
Le RES est « un réacteur représentatif des chaufferies nucléaires qui propulsent le porte-avions Charles de Gaulle et les sous-marins de la Marine nationale », expliquait le CEA dans un dossier de présentation publié en octobre 2018, à l’occasion de son démarrage ou « divergence », selon le terme technique consacré. Et ce, après plusieurs dérapages de calendrier et des surcoûts, comme le montre cette question posée au gouvernement en 2012 par Sophie Joissains, alors sénatrice et désormais maire d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), portant sur « les problèmes de remise en question du financement concernant le futur réacteur RES ». Depuis, le réacteur militaire a servi, entre autres, à récolter des données expérimentales ainsi qu’à qualifier du combustible spécifique à la propulsion nucléaire.