Le temps presse. Si rien n’est fait, l’expérimentation d’un « seuil de revente à perte » à un taux minimal de 10 %, lancée en 2018 par la dite Egalim 1, prendra fin le 15 avril 2025. Un dispositif, dit « SRP+10 », qui, concrètement, impose à la grande distribution de réaliser une marge minimale de 10 % sur les produits alimentaires. Son objectif initial était d’éviter la « guerre des prix » entre distributeurs et donc de mieux protéger la rémunération des agriculteurs.
Depuis la mi-février, les parlementaires s’affairent à sa prolongation, et ce, alors que son efficacité est loin d’être prouvée. L’hypothèse selon laquelle, en imposant des marges minimales aux supermarchés sur les produits alimentaires, celles-ci « ruisselleraient » vers les agriculteurs, n’a pas encore été démontrée. Pire, la contribution du SRP+10 à l’inflation alimentaire, qui entre 2022 et 2024 a atteint presque 20 %, essentiellement en raison des perturbations géopolitiques, est pointée du doigt. Et certains accusent même la grande distribution de s’en être indûment accaparé les profits.