Dans son dernier essai « Voyage dans les médecines psychédéliques » (Grasset), la grand reporter au Nouvel Obs Dominique Nora plaide pour la renaissance des médecines psychédéliques. À la croisée de l’enquête journalistique, du carnet de témoignages et de l’expérience vécue, son récit navigue entre LSD, MDMA, champignons hallucinogènes et états de transe.
Depuis des millénaires, les peuples autochtones pratiquent ces « médecines » à base de psychédéliques. Que ce soit en Grande-Bretagne ou en Australie, de nombreuses études cliniques testent des psychothérapies « augmentées » par diverses molécules psychédéliques ou apparentées contre les dépressions résistantes, les stress post-traumatiques, les troubles anxieux, les angoisses de fin de vie… Jusque-là explorées par la science occidentale dans les années 1950-1960, puis tuées par la « Guerre aux drogues » de Richard Nixon. Pour l’auteure des Possédés de Wall Street, il s’agit d’un tournant majeur pour la médecine, qu’il serait dangereux de négliger ou de mépriser à l’inverse de nos voisins. Rencontre avec celle qui traite d’innovation depuis quatre décennies.
Marianne : Vous avez vous-même expérimenté les psychédéliques, car on vous a dit : « Si on n’essaie pas, on ne peut pas comprendre. » Racontez-nous.