Un ministre japonais a fait état samedi de « progrès » dans les négociations. Mais les États-Unis et le Japon n’ont pas encore trouvé de « point d’accord » sur la question des droits de douane, à l’issue d’un cinquième cycle de pourparlers.
Ryosei Akazawa, le ministre japonais chargé de la Politique économique et fiscale a déclaré que Tokyo espérait conclure un accord « dès que possible », mais que les négociations pourraient encore être en cours lors du sommet du G7 qui se déroulera du 15 au 17 juin au Canada. Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba et Donald Trump sont susceptibles de se rencontrer pour des discussions bilatérales à l’occasion de ce sommet, selon la presse japonaise.
Des secteurs qui souffrent
Pays dépendant fortement de ses exportations, le Japon est particulièrement touché par les surtaxes américaines sur l’acier et l’aluminium, ainsi que par celles sur les exportations de voitures. Donald Trump a en outre annoncé des droits de douane « réciproques » supplémentaires de 24 % pour le Japon au début du mois d’avril, mais a ensuite suspendu ces mesures, ainsi que d’autres mesures similaires pour d’autres pays, jusqu’au début du mois de juillet.
Le Japon souhaite que toutes les taxes annoncées par Trump soient levées. Les droits de douane de 25 % imposés par Washington sur l’automobile sont particulièrement douloureux pour Tokyo, car environ 8 % des emplois japonais sont liés à ce secteur. Le pays est également le deuxième producteur et exportateur d’acier au monde, avec une large part (2 milliards de dollars en 2024) vendus aux États-Unis. La croissance de la puissance asiatique s’est contractée de 0,2 % au premier trimestre 2025, ce qui a renforcé la pression sur le Premier ministre japonais, Shigeru Shiba, avant les élections de la chambre haute prévues en juillet.
Atouts indéniables
Le Japon dispose néanmoins d’atouts pour ces négociations. Le pays est l’un des plus gros investisseurs étrangers aux États-Unis. En 2023, il était même le premier, avec plus de 783 milliards de dollars. Le pays détient également une grande part de la dette américaine : 1 130 milliards de dollars en bons du Trésor américain (en mars). Ce qui représente un peu plus de 3 % du total de la dette des États-Unis.
Enfin, Tokyo est un partenaire de longue date de Washington. « Le Japon est l’allié ”parfait” des États-Unis, car le plus loyal. C’est lié à l’histoire : après l’avoir vaincu durant la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont largement aidé le Japon à renaître économiquement », analysait pour La Tribune, en février, Françoise Nicolas, économiste à l’Institut français des relations internationales (Ifri).
(Avec AFP)
À lire également
latribune.fr