Est-ce à Colmar qu’il a vraiment ressenti pour la première fois que, pour lui, tout n’était pas fini ? Le bain de foule qu’Emmanuel Macron y a effectué le 2 février en marge des commémorations de la libération de la ville a beaucoup joué sur son moral. Tout s’était bien passé. On l’avait interpellé sur l’Ukraine, Donald Trump ou la mauvaise image de l’Assemblée nationale… sans jamais lui adresser la moindre critique acerbe. « Ça m’a fait du bien », avait-il confié à son retour, alors que depuis la dissolution tout était devenu si lugubre. À l’Élysée, par la suite, on avait trouvé le président reboosté.
Est-ce à Thouars qu’il a été convaincu qu’il allait pouvoir reprendre bientôt le fil de son histoire ? Le 10 avril, le chef de l’État avait débarqué dans cette petite ville des Deux-Sèvres pour un déplacement surprise, sans médias, préfet ou ministre, comme il aime désormais le faire régulièrement afin de prendre le pouls de la France profonde : dans le staff élyséen, on appelle ça « se faire un furtif ».