Pour la première fois de son histoire, La France insoumise est en position de peser aux municipales de 2026. Signe de la montée en puissance du mouvement qui a 2027 dans sa ligne de mire.
Un boulevard ! Que dis-je, une autoroute ! Si l’on s’en tient à la seule sociologie électorale, sans prendre en compte les centaines d’arrangements politiciens qui font le sel des élections municipales, l’examen de la situation de La France insoumise laisse à penser que Jean-Luc Mélenchon et ses disciples auront, en 2026, l’opportunité de réaliser une percée historique pour le mouvement. Si cette dernière a bien lieu, elle confirmera la montée en puissance d’une formation qui met tout en œuvre pour occuper à nouveau le premier rang à gauche lors de la prochaine présidentielle, quitte à s’engager dans une dangereuse surenchère électoraliste.
À LIRE AUSSI : “Avec Jean-Luc Mélenchon, le purgé doit devenir un traître” : “La Meute”, le livre-enquête sur le système LFI
Nous parlions d’opportunité ; jugez plutôt : parmi les communes de plus de 50 000 habitants, dont aucun Insoumis n’est maire aujourd’hui, on ne compte pas moins de 39 villes dans lesquelles le gisement électoral des seuls Insoumis est supérieur ou égal à 25 % (voir la carte, ci-dessous), et 28 dans lesquelles il dépasse 30 %. Qu’entendons-nous par « gisement électoral » ? Nous nous référons à la grille d’analyse de l’institut Cluster17, qui divise la population en 16 familles d’opinions ou « clusters », prédictifs du comportement électoral. Le socle de l’électorat insoumis s’articule autour de trois groupes : les Multiculturalistes, les Solidaires et les Révoltés. Dans ces trois familles, LFI a obtenu respectivement 47 %, 63 % et 27 % aux élections européennes. Surtout, quel que soit le scrutin (municipal, législatif ou présidentiel), le ralliement à la candidature de gauche qualifiée au second tour fait figure de quasi-automatisme pour ces clusters, si l’on en croit les scores du NFP (95 % pour les Multiculturalistes, 91 % pour les Solidaires, 71 % pour les Révoltés).