Avec une régularité de métronome, GRDF siphonne les milliards d’euros patiemment provisionnés pour le compte des communes françaises en vue d’assurer l’entretien et le renouvellement des 200 000 kilomètres de réseau appartenant à ces dernières… afin d’assouvir les appétits boursiers de sa maison-mère Engie.
Est-ce un effet caché des années bissextiles ? Tous les quatre ans, le groupe Engie pioche dans les caisses de sa filiale GRDF, qui gère la quasi-totalité des réseaux de gaz naturel pour le compte des communes françaises, afin de se faire un beau cadeau sur le dos des collectivités publiques. En clair : l’argent provisionné pour entretenir et renouveler le réseau… sert finalement à rassasier les appétits boursiers du groupe. Engie a démarré ce tour de passe-passe en 2016 en s’accaparant les provisions initialement dédiées aux canalisations, mettant ainsi la main sur 500 millions d’euros. En 2020, l’énergéticien a remis le couvert avec celles destinées aux branchements : 620 millions d’euros, comme l’avait révélé Marianne. Engie a récidivé en 2024, ciblant cette fois les conduites de gaz qui alimentent les immeubles : 764 millions d’euros.