Alors qu’il devait être honoré en même temps qu’Olivier Giroud le 23 mars en marge de France-Croatie, Antoine Griezmann ne sera finalement pas de la partie. L’excuse avancée – un souci d’agenda – renforce le sentiment de malaise ressenti au moment de sa retraite internationale.
Les adieux d’une légende au public tricolore. Huit mois après l’annonce de sa retraite internationale, Olivier Giroud sera honoré le 23 mars prochain, à l’occasion du match de Ligue des nations entre l’équipe de France et la Croatie. Un moment qui s’annonce forcément riche en émotions au Stade de France, là où l’attaquant de 38 ans a planté quelques-uns de ses 57 buts sous le maillot bleu, au cours de ses 137 sélections. La symbolique sera aussi belle au regard de l’affiche, sept ans après la finale de la Coupe du monde remportée à Moscou face aux Croates de Luka Modric. Un bémol toutefois : pourquoi Antoine Griezmann ne sera pas de la fête ?
“Je voulais que les anciens puissent bénéficier d’un hommage des fans. C’est au tour d’Olivier Giroud de recevoir un hommage des Bleus et de la FFF pour son parcours avec la sélection nationale. Antoine Griezmann m’a fait part de son indisponibilité pour le 23 mars, c’est partie remise”, s’est justifié jeudi le président de la FFF, Philippe Diallo. “Le moment venu, il aura aussi l’hommage qu’il mérite. C’est un hommage tout à fait naturel que le football français lui doit”, a-t-il ajouté. Questionné quelques minutes plus tard en conférence de presse, après avoir dévoilé sa liste pour les prochains matchs des Bleus, Didier Deschamps ne s’est pas montré beaucoup plus prolixe.
Déjà un malaise au moment de sa retraite
“Le président a répondu à cette question. Je ne me suis pas occupé de ça, c’est une très bonne chose. Le président Diallo est très attaché au fait de rendre hommage aux joueurs qui ont marqué l’équipe de France. C’est le cas d’Olivier et Antoine. Vous connaissez les raisons. Les deux devaient être là mais Antoine a un planning qui ne lui permet pas d’être là. Ce sera fait ultérieurement. Ça laisse libre cours à chacun d’entre vous de pouvoir interpréter, imaginer…”, a commenté le sélectionneur, relancé dans le même temps sur l’hypothèse d’un éventuel retour de Griezmann chez les Bleus. “On lui a reposé la question quand il a joué contre le PSG (début novembre),, il a réaffirmé sa décision (la retraite internationale). Si vous avez d’autres éléments, pas moi.”
Alors qu’on pouvait l’imaginer poursuivre jusqu’à la Coupe du monde 2026, l’attaquant de l’Atlético, vice-capitaine de l’équipe de France, a surpris son monde en annonçant la fin de son aventure en sélection, en septembre dernier, à seulement 33 ans. Le timing comme la décision ont étonné, surtout qu’il avait réitéré quelques semaines plus tôt son envie de poursuivre avec les Bleus. “La première chose à laquelle j’ai pensé, c’est pourquoi maintenant”, Daniel Riolo. “Je trouve le timing hyper bizarre. J’ai été obligé de me dire que quelque chose s’était mal passé, qu’une chose a été mal prise et qu’il part un peu fâché. Et j’ai pensé à Deschamps et à la façon dont ça se termine quasiment avec tout le monde. J’étais assez triste.”
“Peut-être qu’il boude”
Dans son émission Rothen s’enflamme, Jérôme Rothen avait exprimé les mêmes regrets et questionnements : “Sa sortie n’est pas belle à cause de Deschamps. Il s’est senti inférieur à certains alors qu’il avait le plus d’expérience. En termes de qualité, c’est le seul joueur qui puait le football. Et il l’a maltraité. À l’arrivée, la façon de voir le football de Didier Deschamps a aussi évolué. Et ça, il l’a pris en pleine tronche.” Le malaise ressenti au moment de l’annonce de sa retraite a donc ressurgi jeudi avec cet hommage repoussé. Officiellement, alors qu’aucun match ne figure à son programme en club en cette période de trêve internationale, c’est donc un problème d’agenda qui l’empêche de pouvoir être au Stade de France le 23 mars.
À l’inverse, Giroud a donc été autorisé par son club à se rendre en France, alors que le Los Angeles FC doit affronter Kansas City le… 23 mars en championnat. Quel est donc le fond du problème avec Griezmann ? Préférerait-il être célébré seul comme certains l’imaginent ? “Griezmann ne veut pas entendre parler de l’équipe de France. Peut-être qu’il boude. Il a dit qu’il avait tourné la page. Il a renvoyé le président de la Fédé dans ses 18 mètres”, tranche notre consultant Jean-Michel Larqué. Un avis partagé dans Rothen s’enflamme par l’ex-capitaine tricolore Patrice Evra : “Grizou est blessé. Il nous manque.” Enfin, dernière théorie : Griezmann repousse-t-il l’idée d’un hommage pour mieux revenir en sélection en vue du Mondial ? Pas impossible selon Rothen : “Il avait un mal-être en équipe de France à cause du brassard. Ce que doit faire Diallo, c’est le convaincre de revenir !”