Une nouvelle vague de manifestations anti-Trump a déferlé samedi sur les grandes villes américaines, dans un climat politique de plus en plus tendu. C’est la deuxième journée de mobilisation nationale en l’espace de deux semaines. À New York, les pancartes brandies par les manifestants résumaient le ton : « Pas de roi en Amérique », « Résistons à la tyrannie » ou encore « Destitution + démission », tracés en lettres géantes sur une plage de San Francisco.
La mobilisation, bien que disparate, s’inscrit dans un mouvement organisé baptisé 50501, en référence aux 50 États et aux 50 rassemblements coordonnés dans chacun d’eux. L’objectif affiché : bâtir une opposition civique à ce que les organisateurs qualifient d’« actes anti-démocratiques et illégaux de l’administration Trump et de ses alliés ploutocrates ».
Une démocratie« en grand danger »
À New York, les manifestants ont notamment dénoncé la politique anti-immigration de la Maison Blanche, alors que la Cour suprême a suspendu les expulsions fondées sur une loi de 1798 sur « les ennemis étrangers ». Plusieurs participants ont aussi exprimé leur inquiétude quant à l’état de la démocratie américaine. « La démocratie court un grand danger », a déclaré Kathy Valy, 73 ans, descendante de survivants de la Shoah. « Ce que mes parents m’ont raconté sur les années 1930 est en train de se passer ici. » Pour elle, la seule différence est que « Trump est trop bête pour être efficace » et que « son équipe est divisée ».
Des rassemblements ont également eu lieu à Washington, San Francisco et Galveston, au Texas. « D’habitude, j’attends l’élection suivante, mais là ce n’est plus possible. Nous avons déjà perdu tellement de choses », confie Patsy Oliver, une écrivaine de 63 ans.
Les contestataires ont également visé Elon Musk
Plusieurs manifestants ont exprimé leur solidarité avec Mahmoud Khalil, un étudiant palestinien arrêté à New York pour avoir organisé des manifestations contre la guerre à Gaza. Selon Benjamin Douglas, 41 ans, l’administration républicaine utilise ces affaires pour « faire monter la xénophobie et éroder des protections juridiques bien établies ».
Les contestataires ont également visé Elon Musk, patron de Tesla et chargé par Trump de superviser une réduction massive de la fonction publique. Des rassemblements ont été signalés devant plusieurs concessions de la marque.
Malgré l’ampleur annoncée par les organisateurs (400 rassemblements prévus), les chiffres de participation restent difficiles à établir. De nombreux services de police refusent de communiquer des estimations.
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