Ce dimanche, face à l’Albanie (20h30), l’équipe de France jouera sa qualification pour les demi-finales de l’Euro U17. Un tournoi déjà remporté à trois reprises par les Bleuets, qui s’appuient cette année sur un collectif fort sans nom ronflant, même si certaines individualités sortent du lot à l’image du portier Ilan Jourdren et du feu follet toulousain Ilyas Azizi.
Encore un petit effort à fournir pour rejoindre le dernier carré. Avec leur carton contre l’Allemagne (3-0) et leur nul face au Portugal (0-0), les Bleuets ont bien attaqué l’Euro U17 qui se dispute en Albanie jusqu’au 1er juin. Il leur suffira ce dimanche de prendre un point face au pays hôte (20h30) pour composter leur billet pour les demi-finales. Pour cette génération, l’objectif est évident : aller au bout et offrir à la France une quatrième victoire dans cette compétition après les triomphes de 2004 (génération Samir Nasri, Hatem Ben Arfa, Karim Benzema…), 2015 (Dayot Upamecano, Jonathan Ikoné, Odsonne Édouard…) et 2022 (Warren Zaïre-Emery, Désiré Doué, Matthys Tel…).
Ilyas Azizi, le “joueur frisson”
Cette année, la star de l’équipe aurait pu être Ibrahim Mbaye, mais le titi parisien né en 2008 et lancé à neuf reprises cette saison en Ligue 1 par Luis Enrique, a été retenu par le PSG. Résultat, les regards des scouts et des suiveurs se tournent plutôt vers Ilyas Azizi. Du haut de ses 17 ans, il a fait vivre un calvaire lundi soir à la défense allemande. Numéro 10 sur le dos, même s’il semble aussi à l’aise sur un côté que dans l’axe, le feu follet du Téfécé s’est d’abord chargé d’ouvrir le score sur un sublime numéro de soliste, dès la première minute du jeu. Avec un déboulé côté gauche, un petit dribble pour envoyer son défenseur à terre, et un missile du droit pour conclure en beauté.
Un peu moins en vue contre le Portugal, il est assurément le “joueur frisson” de ces Bleuets, capable de faire la différence sur un geste ou une action. Pas encore lancé dans le grand bain de la Ligue 1, il était toutefois sur le banc pour la réception du Stade Rennais, début mai, en championnat. Preuve que sa cote ne cesse de grimper, les vues de son profil sur le site de référence Transfermarkt ont explosé ces derniers jours. La prochaine étape pour lui devrait être de passer pro à Toulouse. Un cap déjà atteint par le très précoce Djylian N’Guessan.
Titulaire depuis le début de l’Euro, le rookie stéphanois a eu droit à huit apparitions cette année en Ligue 1. Et en a profité pour s’offrir un record en Europe. À seulement 16 ans et 127 jours, l’attaquant des Verts, loué pour sa vitesse et son volume de jeu, est devenu en janvier le plus jeune joueur à évoluer dans les cinq grands championnats européens en 2024-2025. Dans l’histoire de Saint-Étienne, seuls Laurent Paganelli et Laurent Roussey étaient plus jeunes au moment de leurs débuts dans l’élite. “Ce n’est pas parce qu’il est jeune qu’il joue, c’est parce qu’il le mérite”, dit de lui son entraîneur Eirik Horneland. “C’est un finisseur fantastique. Il est surprenant par sa maturité. C’est un joueur de foot inné. Il a cette connaissance du jeu et il a quelque chose de très important pour nous aussi : son humilité.”
Une machine à marquer de 15 ans et des cracks parisiens
Très bien pourvue dans le secteur offensif, l’équipe de France s’appuie également sur l’efficacité en sortie de banc du très jeune Christ Batola (15 ans). Face à l’Allemagne, pour sa toute première apparition en U17, c’est lui qui a validé le succès des siens en faisant parler son jeu de tête, l’un des gros points forts de cet attaquant né en 2009 au gabarit imposant. Machine à marquer chez les U16 tricolores (12 buts en… 11 matchs), il a attiré l’attention en avril en terminant co-meilleur buteur du prestigieux tournoi de Montaigu, avec notamment un doublé lors de la victoire de la France en finale contre le Portugal. Couvé par l’Estac, qu’il a rejoint il y a deux ans, le natif de Bondy (Seine-Saint-Denis) s’est fait les dents cette saison avec les U17 Nationaux. Avant de rapidement goûter à la Ligue 2 dans les mois à venir ?
Si Ibrahim Mbaye manque à l’appel, le PSG reste bien représenté au sein de la sélection de Lionel Rouxel avec quatre éléments retenus. Uniquement des défenseurs. Face à l’Allemagne, l’arrière-garde tricolore était même 100% parisienne avec le prometteur latéral gauche Lucas Batbedat (16 ans), son pendant à droite David Boly (16 ans), et une charnière formée par Hermann Diandaga Malonga (17 ans) et Emmanuel Mbemba (17 ans). Boly, Diandaga Malonga et Mbemba ont tous les trois connu la Youth League cette saison. Et font partie des grands espoirs de la formation parisienne, au même titre que Batbedat, ancien capitaine des U17 des Girondins de Bordeaux.
Ilan Jourdren, un nom à assumer
Enfin, le nom le plus connu de cette équipe se trouve sans doute dans les buts. Parce qu’il est le fils d’un historique de la Ligue 1, grand artisan du titre surprise décroché par Montpellier en 2012, et personnage emblématique du championnat de France. Avec un papa comme Geoffrey Jourdren, Ilan Jourdren se sait forcément attendu et scruté de près. Élu meilleur portier du Mondial de Montaigu l’an dernier, il a grandi dans l’Hérault avant de choisir le RC Lens pour poursuivre sa progression. Sous contrat longue durée dans le Nord, jusqu’en 2029, celui qui culmine à 1,88m était pour la première fois dans le groupe pro pour le récent déplacement des Sang et Or à Toulouse, à l’occasion de la dernière journée de Ligue 1.
“Il faut savoir rester à sa place, pour lui et pour moi aussi. Cela peut être compliqué quand je l’appelle fils. Mais maintenant, c’est Ilan. Il faut savoir faire la part des choses entre le terrain et la maison”, racontait récemment son papa dans le podcast “La Voix des Gardiens”. “En fait, il aurait dû être nul ! (rires). Comme ça, il aurait été viré et on n’aurait pas eu de soucis. Le problème, c’est qu’il est bon !” Il l’a prouvé en gardant sa cage inviolée lors des deux premiers matchs des Bleuets à l’Euro.