L’économiste Gabriel Zucman propose de taxer à 2 % le patrimoine des ultra-riches. Le Sénat vient de dire « non » et le gouvernement ne voit pas l’initiative d’un bon œil. « Marianne » a fait le calcul avec cinq grandes familles. Une telle ponction leur enlèverait entre 3 % et 14 % seulement de leurs gains boursiers latents enregistrés depuis la pandémie de Covid-19. Pas si confiscatoire. Démonstration chiffrée.
Le camp des milliardaires a eu le dernier mot. Les sénateurs ont rejeté, le 12 juin, la loi Zucman, dont le but était d’instaurer un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des milliardaires. Selon l’économiste qui l’a conçue, Gabriel Zucman, la taxe pourrait rapporter 20 milliards d’euros, en ne ciblant que les 1 800 foyers les plus riches de France. Mais ça n’a pas plu aux sénateurs de droite et du centre.
Par la voix d’Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, le gouvernement s’est aussi montré pour le moins frileux. « Anticonstitutionnelle », « inefficace »… Le gouvernement planche donc à la place sur une taxe de 0,5 % du patrimoine des plus aisés. Ce dispositif serait quarante fois moins rentable que la taxe Zucman, selon le principal intéressé, car Bercy veut exclure du patrimoine taxable les biens professionnels, c’est-à-dire les actions. Cela revient à ne presque pas taxer le patrimoine des ultra-riches, puisqu’il est constitué à 90 % d’actions.