Fondé en 1957 à Bordeaux, le groupe familial Fayat, 1er groupe français indépendant de construction et leader mondial du matériel routier, a toujours cultivé la discrétion. Mais dans un contexte de tension sur le marché du BTP, il cherche à davantage se faire connaître pour attirer de nouveaux profils. C’est dans cette perspective et pour partager son expérience que Séverine Honoré, chargée de missions RH au sein du groupe a témoigné à l’occasion du Talent Connect Tour organisé par LinkedIn à Bordeaux le 27 mars. Les deux entreprises ont signé un accord-cadre en juillet 2024, l’idée étant, pour Fayat, qui emploie 23.400 collaborateurs, de professionnaliser les pratiques de recrutement au sein du groupe qui compte sept grands métiers : travaux publics, fondations, bâtiment, énergie et services, métal, chaudronnerie et matériel routier.
En 2025, 30 % des nouveaux recrutés viennent de LinkedIn
Concrètement, bien que les différentes entités continuent à être autonomes, tout le monde bénéficie désormais d’une licence recruteur qui permet de diffuser toutes les offres en illimité, d’envoyer des e-mails et de faire des recherches enrichies grâce à de l’intelligence artificielle. « Cela permet de toucher plus de profils, d’optimiser le parcours candidat en limitant les intermédiaires et de faire monter en compétences les recruteurs », explique Séverine Honoré qui, au cours de sa carrière, a débuté par du recrutement en agence d’intérim, en cabinet de recrutement avant de se lancer dans un parcours en entreprise.
Chez Fayat, les chiffres ont commencé à parler. « Depuis l’été dernier, les candidatures ont augmenté de plus de 50 % et, depuis janvier dernier, 30 % des nouveaux recrutés viennent de LinkedIn », annonce Séverine Honoré. Les conducteurs de travaux figurent dans la top liste des candidats qui postulent. L’occasion pour Edouard Henriette, Directeur de compte chez LinkedIn, de casser quelques idées reçues. « Sur nos plus de 30 millions de membres en France, 75 % sont basés en dehors de l’Ile-de-France et 5 millions sont des professionnels de terrain (qui occupent des postes peu ou pas qualifiés). »
La marque employeur travaillée dès 2021
Dans le cadre de sa stratégie de recrutement, Fayat avait déjà actionné dès 2021 le levier de la marque employeur. « Le groupe FAYAT, historiquement discret, souhaitait offrir plus de visibilité aux candidats en mettant en avant sa singularité et en faisant davantage connaître ses valeurs et ses métiers », explique Séverine Honoré. Le groupe a ainsi communiqué sur les réseaux sociaux. Le site carrière a été refondu et la parole donnée aux collaborateurs. « La mobilité à l’international ou au niveau national est aussi un enjeu au sein du groupe. Or nous ne le mettons pas assez en avant », reconnaît-elle.
Le Groupe Fayat fait aussi parler de lui via la Fondation Clément Fayat, créée en 2021, qui s’est donnée pour mission de faire reculer les maladies neurodégénératives, de préserver le patrimoine et de faire émerger des talents. « À travers la Fondation, nous finançons des bourses pour des étudiants de l’EATP d’Egletons, en Corrèze, qui forment aux métiers des travaux publics. L’objectif de ces bourses est de lever les freins à l’accès à la formation », précise Séverine Honoré.
Et après, l’IA
Parmi les prochaines étapes, Fayat envisage d’avoir davantage recours à l’intelligence artificielle. « L’IA est au cœur de toutes les entreprises, notamment en matière de recrutement », insiste Séverine Honoré, le but étant d’aider les équipes à se délester de certaines tâches pour se recentrer sur des missions plus essentielles dans les ressources humaines, à savoir rencontrer les candidats. « Il faut redonner la parole au RH et au recruteur et leur redonner du temps pour cela. » De quoi être parfaitement aligné avec LinkedIn qui annonce la sortie d’un assistant alimenté par l’IA. « Savez-vous qu’un recruteur consacre en moyenne 20 heures par semaine à des activités opérationnelles chronophages ? » souligne Nacim Hocine, directeur grands comptes chez LinkedIn. « Avec l’avènement de l’IA, nous pouvons parler de “recruteur augmenté”. Il pourra se concentrer sur des tâches plus stratégiques et résolument humaines », souligne Edouard Henriette.
Le gros avantage de LinkedIn est de disposer d’un grand nombre de données sur le marché professionnel. La Nouvelle-Aquitaine n’a d’ailleurs pas à rougir. La plateforme comptabilise 1,7 million de membres avec une forte présence dans le secteur public ou le retail.
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