Avant d’être honorés sur la Croisette, ils étaient d’illustres inconnus. Une fois sacrés, ils ont dû composer avec l’attente (parfois démesurée) du public et des critiques, mais ont surtout pu mener leurs projets en toute liberté. Tour d’horizon.
« Pour moi, le plus dur commence maintenant ». Le jeune homme de 26 ans qui, sur la scène du Palais des Festivals un soir de mai 1989, s’exprime avec humour s’appelle Steven Soderbergh et il vient de rafler la Palme d’or au nez et à la barbe des favoris avec son premier film : Sexe, mensonges et vidéo. Le metteur en scène américain n’avait pas complètement tort de redouter la suite (il n’a plus jamais été célébré à Cannes), mais il est bien placé pour connaître l’impact d’une palme, lui qui, depuis près de quatre décennies, bon an mal an, mène librement sa barque créatrice et continue de bénéficier de son statut d’auteur consacré à Cannes, sorte de sésame dans l’univers des images non formatées.