Le match de district opposant le FC Pen Hir au Stade Landernéen Kergreis, dimanche, s’est terminé en bagarre générale après le coup de sifflet final et une supportrice s’est fait arracher son voile. Depuis, deux versions s’opposent et une enquête a été ouverte.
Que s’est-il passé à Camaret dimanche? Alors que le match tendu de D1 (district Nord-Finistère) entre le club local du FC Pen Hir et le Stade Landernéen Kergreis (SLK) s’est terminé par la victoire des hôtes (3-1), la situation a dégénéré après le coup de sifflet final.
“Les supporters du FC Pen Hir sont descendus sur le terrain, mais leur présence n’était pas uniquement pour célébrer leur victoire. En effet, certains ont commencé à s’approcher de nos joueurs, non pas pour les féliciter de leur prestation, mais pour les provoquer et les prendre à partie”, dénonce-t-on côté visiteur.
Un “acte de discrimination manifeste”
“Cependant, les faits les plus graves ont eu lieu après la rencontre. Une de nos supportrices, Océane Jore, voilée, a été victime d’une agression. Des jeunes filles de Camaret ont arraché son voile en pleine période du ramadan. Cet acte de discrimination manifeste est inacceptable et n’a pas sa place dans un stade de football”, poursuit le communiqué publié lundi, photos à l’appui. La jeune femme a reçu deux jours d’ITT (incapacité temporaire totale) et a porté plainte.
Cette version est cependant contestée par le FC Pen Hir, qui livre un récit des faits totalement opposé. “Après la fin du match, un joueur de Landerneau a mis une patate à un jeune de chez nous qui était rentré sur le terrain pour célébrer. Ça a été chaud pendant dix minutes. Quand tout le monde est rentré aux vestiaires et que ça s’est calmé, des femmes ont commencé à s’insulter”, avance le vice-président Lucas Téphany, présent au stade. “Je suis sorti du vestiaire, j’ai vu une mère de famille de Landerneau mettre une grande gifle à une gamine de chez nous et ça s’insultait. Dans la mêlée, elles sont quatre ou cinq à être tombées et une fille a perdu son voile.”
“Il n’y a pas eu de faits de racisme”
“On ne peut pas accuser les gens de cette manière-là, on est tous abasourdis au club. La manière dont on nous fait passer, pour des gens dangereux et agressifs envers les musulmans c’est dangereux pour le club”, poursuit-il, révélant par ailleurs avoir “quelques vidéos pour nous défendre parce qu’on filme tous nos matchs”. “On tombe de haut, il n’y a pas eu de faits de racisme. Sur ce qu’il s’est passé au stade, c’était 50/50″, a renchéri le président du club, Vivien Moroux.
Selon France Bleu, le parquet de Brest a ouvert une enquête, dans un contexte où Récemment, la ligue régionale de Nouvelle-Aquitaine en a appelé au préfet pour que les incidents sur et aux abords des terrains, qui semblent se multiplier, cessent.