L’équipe de France est sous pression: après la débâcle du match aller à Split (défaite 2-0), les Bleus croient en la remontée et la qualification en quart de finale retour de Ligue des nations contre la Croatie dimanche (20h45) au Stade de France. Une véritable opération commando est lancée.
“Comparer par rapport à 2013… Pour eux, ça ne leur parle pas forcément”: Didier Deschamps sait pourtant que la comparaison est aisée avec ce barrage Coupe du monde contre l’Ukraine, devenu mythique. Face à la Croatie dimanche au Stade de France, l’équipe de France doit remonter deux buts pour tenter de se qualifier pour le Final Four de la Ligue des nations. Et si possible avec la manière, pour tenter d’oublier la déroute du match aller à Split (défaite 2-0).
Un manque de motivation?
Il a d’abord fallu comprendre ce qu’il s’était passé. Et les problèmes du match aller ont rapidement été identifiés. La motivation d’abord: Aurélien Tchouaméni l’a lui-même sous-entendu en conférence de presse, elle n’était pas forcément optimale: “Je ne vais pas faire dans la langue de bois. Quand on est joueur de foot professionnel et qu’on joue tous les trois jours, la motivation est la même à tous les matchs. C’est faux. La motivation peut varier. La détermination et la discipline sont le plus important. Évidemment, il y a des matchs plus importants que d’autres. À partir du moment où on vêt le maillot de l’équipe de France ou de notre club respectif, on fait en sorte de tout donner et avoir cette envie de gagner.”
Depuis le début de la saison, tous n’ont pas toujours éprouvé la plus grande excitation à l’idée de rejoindre la sélection, notamment dans l’enchaînement de trois trêves internationales en septembre, octobre et novembre. Kylian Mbappé avait été pointé du doigt, accusé de se désintéresser de l’équipe nationale avec ses absences lors des deux précédentes fenêtres internationales. Le capitaine français fut pourtant loin d’être le seul dans ce cas.
La plupart des joueurs de l’équipe de France endurent un calendrier surchargé, avec des échéances très importantes dans leurs clubs respectifs, en championnat comme en Coupe d’Europe. Leur arrivée à Clairefontaine s’est faite avec, pour beaucoup, une fatigue intense qu’il faut tenter de gérer. Dans un contexte de Ligue des nations qui peut certes mener à un titre mais pas aussi prestigieux qu’une Coupe du monde ou un Euro. Les Bleus ont pris en pleine face jeudi cette motivation aléatoire. Un déclic sur lequel ils comptent s’appuyer pour tenter de tout renverser. “On va voir demain si les joueurs ont quelque chose à faire de cette Ligue des nations“, souffle un proche du groupe. Dans un stade de France annoncé complet, il faudra mettre de l’intensité et faire beaucoup mieux notamment en termes d’engagement.
Vendredi soir, les Bleus ont regardé ensemble la première période de l’équipe de France Espoirs face à l’Angleterre (victoire 5-3 en amical dans un match à 1000 à l’heure), après un dîner commun. Didier Deschamps a parlé à certains joueurs individuellement ces dernières 48 heures. Le groupe est convaincu de pourvoir renverser la Croatie, comme le prouvent leurs échanges depuis le coup de sifflet final jeudi.
Un 4-4-2 pas convaincant
Au delà de la motivation des joueurs, le système tactique a clairement montré ses limites. Ce 4-4-2 losange mis en place par Didier Deschamps n’a pas convaincu. Dans ce contexte, les Croates ont su exploiter les failles et poser beaucoup de problèmes aux Bleus. Ce schéma avait mieux fonctionné face à l’Italie. Mais le retour de joueurs majeurs a pesé et l’animation proposée par le duo Mbappé-Dembélé n’a pas tenu ses promesses. Les joueurs français ont vite semblé dépassés, en manque de solution. L’équipe de Croatie, plus entreprenante et plus précise, a profité des errements adverses au milieu de terrain notamment pour s’imposer. D’autant que ce 4-4-2 losange, Didier Deschamps l’a peu souvent utilisé. Un tel système demande du temps pour que les joueurs s’adaptent et affichent des automatismes.
Quel rôle pour Dembélé?
De ce côté, la solution semble toute trouvée pour Ousmane Dembélé. Positionné en numéro 9 par Luis Enrique au PSG, pointe haute du losange des Bleus jeudi, l’attaquant sera-t-il cette fois aligné en pointe? Lors du match aller, nombreux étaient ceux qui l’attendaient plus haut sur le terrain mais comme révélé par RMC Sport, le sélectionneur l’avait finalement positionné en meneur de jeu. Didier Deschamps peut-il le rapprocher de la surface, là ou il est dangereux avec le PSG? Ou va-t-il préférer le placer dans le couloir droit, où il a montré de belle choses en deuxième période jeudi? Cette deuxième hypothèse tient la corde.
L’ancien joueur du Barça sera très attendu, son ancien coéquipier parisien Kylian Mbappé aussi. Pour son retour en sélection après avoir manqué les deux précédentes trêves, la star du Real Madrid n’a pas été mauvais à Split. Mais son duo avec Dembélé, si prometteur vu la saison des deux hommes, n’a pas été à la hauteur de ce que la planète foot attend de deux des meilleurs buteurs d’Europe. Le capitaine n’était pas en conférence de presse de veille de match ce samedi, cédant sa place à Aurélien Tchouaméni. Un choix prévu en amont, pour permettre notamment à Kyian Mbappé de garder de l’influx pour le match ? Une rencontre qui pourrait, en cas de remontada, rentrer dans l’histoire.