Le 9 avril dernier, le président de la République française Emmanuel Macron a appelé à la reconnaissance d’un État palestinien d’ici juin. Interrogé par « Marianne » comme quatre autres grandes voix sur le sujet, le docteur en géopolitique et enseignant à Sciences Po Paris Frédéric Encel estime qu’en l’absence d’une évolution favorable de la situation sur place d’ici là, les conditions ne pourront être réunies. Pour l’auteur de « La guerre mondiale n’aura pas lieu » (Odile Jacob, 2025), « nous n’avons jamais été aussi loin d’un retour à un processus de paix ».
L’initiative du président de la République ne s’inscrit pas dans la politique arabe de la France, celle-ci n’existe plus depuis le deuxième mandat de Jacques Chirac. Contrairement à ce que prétendent beaucoup d’observateurs, Emmanuel Macron a toujours été constant sur la question. À la fois, il n’a cessé de rappeler l’amitié qui unit la France et Israël, et, en même temps – comme Nicolas Sarkozy et François Hollande avant lui –, il a toujours dit qu’il fallait, à terme, faire prévaloir la solution à deux États.