À l’approche des 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la mémoire collective s’emballe. Mais pourquoi restons-nous tant attachés à ce conflit ? Parce qu’on le raconte comme un conte de fées tragique – le dernier où le bien l’a clairement emporté. Une nostalgie qui, à force d’être célébrée, nous empêche peut-être de voir le monde tel qu’il est devenu, analyse Frédéric Taddeï, directeur du magazine « Marianne ».
Nous voilà partis pour le quatre-vingtième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Première étape : le 30 avril, suicide de Hitler. Puis, le 8 mai, capitulation de l’Allemagne. Enfin, le 15 août, reddition du Japon, suivie par sa capitulation, le 2 septembre, mettant un terme à six années de guerre. La célébration devrait être retentissante. Avec encore plus de livres, de films, d’articles et d’émissions que d’habitude. Je ne vais pas me plaindre. Je suis passionné, moi aussi, par cette période. Je la connais mieux que toutes celles qui lui ont succédé. C’est pour les plus jeunes que je me pose des questions.