Grâce à l’IA, vous pouvez laisser votre grand-mère seule chez elle, tout en continuant à avoir l’air sympa…

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Grâce à l’IA, vous pouvez laisser votre grand-mère seule chez elle, tout en continuant à avoir l’air sympa…




















inTouch propose de déléguer à son logiciel-maison l’ingrate tâche d’appeler vos (glorieux ou pas) aînés.
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Techno-flemme

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On n’arrête pas le progrès : inTouch, une entreprise française, propose une solution « intelligente » qui se charge d’appeler vos aînés à votre place, et vous permet d’allouer du temps à des tâches bien moins contraignantes.

C’est chronophage, l’humain. Ça demande de l’attention, de l’énergie, et qu’on s’y intéresse, en plus de cela. Entretenir des amitiés, qu’on a pourtant choisies, c’est déjà pénible à caler dans son workflow. Alors la famille, imaginez ! Quand on travaille 50 heures par semaine, toujours entre deux réunions Zoom, entre deux trajets Uber, entre deux repas chez Cojean, entre deux notifications WhatsApp, entre deux rencards Hinge… ça ne laisse plus le temps pour rien.

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Heureusement, ceux qui sont toujours entre deux idées de startup en ont pondu une bonne : inTouch, une application boostée à l’IA, qui vous promet d’entretenir « une conversation stimulante » et « pleine de sens » avec votre parent âgé. En clair : inTouch propose de déléguer à son logiciel-maison l’ingrate tâche d’appeler vos (glorieux ou pas) aînés. Et promis, ledit logiciel se chargera de tout, automatiquement, à un rythme défini par vous-même. Le slogan : « Une vie à 100 à l’heure ? Vous ne pouvez pas appeler votre parent tous les jours, mais nous le pouvons ».

Comme vous prendriez un abonnement Netflix ou Spotify, inTouch propose un forfait mensuel à 29,90 euros. Pour cette modique somme, l’utilisateur s’épargne un peu de charge mentale, bien sûr, et s’évite les récits entendus mille fois et autres bestiaires des morts et des malades que vous avez vaguement croisés dans votre enfance. L’application se charge quant à elle de vous envoyer un compte rendu de l’échange sur votre smartphone, ainsi qu’une « analyse détaillée de l’état de vos parents, incluant leur humeur ».

« Ma mère adore se remémorer ses souvenirs, mais je n’avais pas toujours le temps ni l’énergie pour l’écouter pleinement. »

L’application ne sait pas encore vous imiter, et joue la transparence dès l’accroche : « Bonjour Monique, c’est inTouch qui vous appelle. Comment allez-vous, aujourd’hui ? Et cette vilaine arthrose, toujours pénible ? » La technologie semble encore assez sommaire (par choix ?), loin de l’imitation vocale ou du deepfake. Pour l’instant. Quant à la fluidité de la conversation, lorsqu’il faut attendre 10 secondes entre chaque réponse, et qu’on ne peut même pas s’engueuler avec son interlocuteur… on repassera.

Ne garder que les bons moments

Sur le site, certains commentaires de clients satisfaits, laissent perplexe : « Ma mère adore se remémorer ses souvenirs, mais je n’avais pas toujours le temps ni l’énergie pour l’écouter pleinement. Avec inTouch, elle a quelqu’un de patient et attentionné avec qui parler, et moi je reçois ces petits résumés qui me font sourire. On se sent même plus proches qu’avant. »

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Autre témoignage : « Je me sentais souvent tiraillée entre le travail, les enfants et le besoin de prendre des nouvelles de mon père. inTouch m’aide avec tout ça. Il est plus vif d’esprit, plus joyeux et attend ses appels avec impatience. » Admettons.

On pourrait concéder à l’entreprise française – d’ailleurs en pleine tournée médiatique malgré des chiffres de téléchargements assez minces – certains cas d’usage : un proche atteint d’Alzheimer ou de démence, et cette difficulté à conserver le lien sans être submergé par la peine. Allez, pourquoi pas. Pour le reste, on préfèrera toujours entendre mamie Monique rabâcher la même anecdote pour la cinquantième fois que ne plus l’entendre, éternellement.


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