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Fin de l’attentisme chinois ?
Par Valentine Daru
Publié le
Le 22 mars 2025, le média allemand Welt Am Sonntag affirmait que des diplomates chinois songeaient à rejoindre la « Coalition des volontaires » annoncée par Emmanuel Macron. Une affaire jugée « délicate » par Pékin, qui admet que cela permettrait de rendre plus acceptable l’envoi de troupes de maintien de la paix pour la Russie.
La Chine enverra-t-elle bientôt des troupes de maintien de la paix en Ukraine ? Le samedi 22 mars, le média allemand Welt Am Sonntag a révélé que des diplomates chinois laissaient entendre que Pékin réfléchissait à grossir les rangs de la « Coalition des volontaires » envoyée en Ukraine afin de surveiller le cessez-le-feu. L’opération, jugée délicate par Pékin qui ne souhaite pas froisser son allié russe, permettrait néanmoins de rassurer Vladimir Poutine sur les intentions de cette coalition. Et donner aux Ukrainiens de bonnes raisons de croire que la signature d’un cessez-le-feu total est possible.
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« Apporter de la certitude à un monde incertain »
D’après des diplomates bruxellois cités par le journal allemand, la participation chinoise pourrait « potentiellement augmenter les chances d’acceptation par la Russie de troupes de maintien de la paix en Ukraine ». Depuis quelques semaines déjà, le régime chinois multipliait les déclarations faisant miroiter une intervention prochaine. Dans son édition du 7 mars, le quotidien italien La Repubblica rappelait que le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, avait annoncé lors d’une conférence de presse que la Chine était « prête à jouer un rôle constructif dans la résolution finale de la crise et la réalisation d’une paix durable », et déterminée à « offrir de la certitude à ce monde incertain ».
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Une position qui peut surprendre, la Chine de Xi Jinping s’étant toujours montré complaisante avec Vladimir Poutine, et ayant rejeté la responsabilité du conflit en Ukraine sur l’Europe, les États-Unis et l’OTAN. Dans un entretien récemment donné à Marianne, Marc Julienne, directeur du Centre Asie à l’Institut français des relations internationales (Ifri), revenait sur cette posture attentiste caractéristique de Pékin dans les grandes crises internationales. Car si la Chine appelle au cessez-le-feu et aux pourparlers en Ukraine, elle « ne formule jamais aucune proposition pour y parvenir », analyse-t-il.
Pour l’heure, l’Empire du Milieu examine la question afin de déterminer les conditions dans lesquelles ce déploiement de troupes chinoises serait envisageable, et souhaitable, du point de vue européen.
Nouveau sommet européen à Paris ce jeudi
Ce jeudi 27 mars, un nouveau sommet européen se tiendra à Paris, à l’initiative d’Emmanuel Macron et en présence de Volodymyr Zelensky. Ce prochain sommet de Paris doit, selon le président Français, servir à finaliser le « travail de soutien à l’armée ukrainienne » et construire « un modèle militaire durable et résistant pour empêcher de futures invasions russes ».
Le dernier sommet européen, qui s’était tenu le 20 mars à Bruxelles et qui avait pour objectif d’aboutir à la signature d’un accord sur une aide de 5 milliards d’euros pour fournir des obus à l’Ukraine, s’était soldé sur un échec.
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Depuis des semaines, Emmanuel Macron et Keir Starmer sont à la manœuvre pour tenter d’initier et pérenniser une Europe de la défense capable de soutenir l’Ukraine. Selon le gouvernement britannique de Keir Starmer, plus de 30 pays devraient intégrer la « Coalition des volontaires ».
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne