Se disant menacés dans leur liberté académique, certains chercheurs américains songeraient à quitter les États-Unis depuis le retour au pouvoir de Donald Trump. En France, quelques initiatives émergent pour les accueillir, comme le programme Safe Place for Science d’Aix-Marseille Université. Mais la capacité d’accueil sur le territoire est en réalité très limitée.
L’annonce a pris tout le monde de court : l’administration Trump a décidé de geler 2,2 milliards de dollars de subventions fédérales à l’université de Harvard (à Cambridge, aux portes de Boston), accusée de ne pas avoir suffisamment combattu l’antisémitisme sur son campus. Dans le viseur de la Maison-Blanche : les mouvements étudiants pros palestiniens, les politiques de diversité, et certains départements académiques. Cette sanction financière, sans précédent, s’inscrit dans une offensive plus large contre l’autonomie des institutions scientifiques.
Chercheurs en sciences sociales, climatologues ou biologistes travaillant dans les parcs protégés : tous se retrouvent fragilisés, entre pressions idéologiques et coupes budgétaires. Ce climat d’insécurité pousserait de plus en plus de scientifiques à envisager l’exil. La France, par tradition et par choix politique, pourrait apparaître comme une terre d’asile. Mais en a-t-elle réellement les moyens ?