Ce jeudi 6 mars, Orianne, désormais âgée de quarante ans, a raconté l’enfant de 10 ans et demi qu’elle était lorsqu’elle a été abusée par le chirurgien Joël Le Scouarnec. Et la descente aux enfers qui a suivi. Comme pour des centaines d’autres parties civiles, attendues au Palais de justice de Vannes dans les prochaines semaines.
« Petite Orianne, quel beau prénom que le tien. Mais quelle belle petite fille tu es aussi. Tu as 10 ans et demi, tes cheveux sont longs et très noirs… ». Ainsi commence la confession de Joël Le Scouarnec, en date du 14 janvier 1992, concernant la première partie civile à déposer devant la cour criminelle du Morbihan, ce jeudi 6 mars 2025 à Vannes.
Plus de trois décennies plus tard, Orianne, qui n’a pas pu se déplacer, apparaît alors sur les écrans de la salle d’audience. Elle est vêtue d’une robe noire et ses cheveux sont plus courts désormais. Elle porte des lunettes qu’elle retirera plusieurs fois pour essuyer ses larmes. Visage doux, sourire timide, elle va enfin pouvoir dire, hurler même, les conséquences de ce que le chirurgien lui a fait subir en ce début d’année 1992 alors qu’elle avait été hospitalisée pour une simple appendicectomie à Loches (Indre-et-Loire) à 10 ans et demi. « Il a brisé ma vie, je n’étais qu’une enfant », commence-t-elle.